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CEMAC : une croissance modeste et des pressions budgétaires et sociales de plus en plus pressantes !

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La Banque mondiale a récemment publié la neuvième édition du Baromètre économique de la CEMAC, une analyse semestrielle qui dissèque les évolutions économiques de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Comprenant des pays tels que le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République du Congo et le Tchad, ce rapport met en avant une réalité économique complexe, marquée par une croissance modeste et des pressions budgétaires de plus en plus aiguës.

L’activité économique dans la région CEMAC a enregistré une hausse de 3 % en 2024, contre 2 % en 2023, tandis qu’une décélération à 2,8 % est anticipée pour 2025. Cette croissance se situe loin des 6,2 % estimés pour la région de l’UEMOA. Les prévisions indiquent que le Cameroun, la République centrafricaine et le Congo bénéficieront d’une croissance plus soutenue d’ici deux ans, alors que le Tchad et le Gabon devraient connaître des augmentations modestes. Pire encore, la Guinée équatoriale semble se diriger vers une contraction économique.

Du côté du revenu par habitant, la situation est tout aussi préoccupante : la CEMAC devrait enregistrer une croissance de seulement 0,2 % en 2025, une statistique qui souligne la fragilité économique de la région.

Des pressions inflationnistes et sociales accrues

Bien que l’inflation ait fléchi à 3,9 % en mars 2025, elle reste supérieure au seuil de convergence régionale fixé à 3 %. Parallèlement, la pauvreté est en nette augmentation, avec 37 % des 65 millions de personnes vivant dans la région tombant sous le seuil de l’extrême pauvreté, soit moins de 3 dollars par jour selon la parité de pouvoir d’achat de 2021. L’absence d’emplois formels et la prépondérance de l’emploi dans le secteur informel, souvent à faible productivité, soulignent l’urgence de réformes pour améliorer les perspectives d’emploi.

Une situation budgétaire alarmante

Le contexte budgétaire est tout aussi préoccupant. En 2024, la situation financière s’est détériorée, avec une chute des recettes provenant des matières premières et une hausse des dépenses, aboutissant à un déficit budgétaire régional de 1,3 % du PIB. Les augmentations des dépenses publiques surpassent les recettes fiscales, et la dette continue de grimper, dépassant les 70 % du PIB dans des pays comme le Congo et le Gabon.

Cette étroitesse de la marge budgétaire limite considérablement la capacité de la CEMAC à absorber les chocs économiques, rendant la région particulièrement vulnérable aux fluctuations des marchés mondiaux.

Face à ces défis, le rapport de la Banque mondiale appelle à des actions urgentes afin d’envisager des voies de croissance durable. Les pays de la CEMAC doivent envisager des réformes structurelles pour revitaliser leur économie, réduire la pauvreté et créer des emplois de qualité. Le défi est immense, mais avec une vision claire et des politiques adaptées, il est possible de construire un avenir économique plus robuste pour cette région riche en ressources et en potentiel.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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