CEMAC/UEMOA : le Gabon 3ᵉ pays en termes d’investissements directs étrangers en 2024

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a enregistré en 2024 un total de 2 241,4 milliards de FCFA d’investissements directs étrangers (IDE), illustrant un intérêt croissant des investisseurs pour la région. Toutefois, la répartition des flux reste contrastée entre les pays membres. Le Gabon, avec 1,4 milliard de dollars (environ 655 milliards de FCFA), conserve sa première place au sein de la CEMAC malgré une baisse annuelle de 0,5 %. Cette légère contraction s’explique par un repli marqué des IDE en provenance de France sur les trois dernières années, qui sont passés de 790 millions à 182 millions de dollars. Parallèlement, le Tchad progresse fortement, se hissant à la deuxième place avec plus d’un milliard de dollars, devant le Cameroun.
Le dernier rapport de la CNUCED (Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement) indique que l’Europe demeure la première source d’IDE vers l’Afrique centrale et de l’Ouest, bien qu’elle perde progressivement du terrain face à des acteurs asiatiques plus dynamiques. Les investissements ciblent prioritairement les secteurs de l’énergie et des infrastructures. Le Gabon, de son côté, continue d’attirer des capitaux grâce à son potentiel dans l’exploitation minière, notamment le manganèse, ainsi que dans les filières pétrolière, gazière et forestière, qui constituent les principaux moteurs de ses exportations.
UEMOA : un pôle plus attractif, mais le Gabon reste compétitif
En comparaison régionale, l’UEMOA a affiché en 2024 une performance supérieure, avec 7,7 milliards de dollars d’IDE captés, soit près de deux fois plus que la CEMAC. Cette dynamique confirme la tendance à long terme d’un renforcement de l’attractivité de l’Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire, portée par une croissance robuste et un programme d’infrastructures ambitieux, domine avec 3,8 milliards de dollars. Elle est suivie par le Sénégal, 2,01 milliards de dollars et par le Gabon, qui se classe troisième à l’échelle combinée des deux zones. Le Tchad, avec une progression remarquable de 66 %, occupe la quatrième position, confirmant la montée en puissance de certains marchés auparavant peu sollicités.
Malgré un léger recul, le Gabon entend relancer sa dynamique d’investissement en 2025 à travers une stratégie centrée sur une politique fiscale incitative, des réformes sectorielles ciblées et un plan d’investissement public axé sur les infrastructures. Le gouvernement vise notamment à réduire le chômage des jeunes, estimé à près de 40 %, tout en renforçant les capacités nationales dans les secteurs énergétique, routier et logistique. Le Plan national de développement de la Transition, inscrit dans la vision du président Brice Clotaire Oligui Nguema, prévoit également de dynamiser le secteur minier, avec la mise en exploitation des projets Belinga et Baniaka, et un objectif de transformation locale de 35 % du minerai. Le pays prévoit aussi de bannir l’exportation d’uranium brut dès janvier 2029, afin d’en tirer une meilleure valeur ajoutée. Ces mesures, si elles sont mises en œuvre avec rigueur, pourraient consolider la position du Gabon comme pôle attractif des IDE en Afrique.
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