CEMAC : l’inflation moyenne en baisse de 0,9% à mars 2025

Selon le dernier rapport sur la politique monétaire publié par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), le taux d’inflation moyen de la CEMAC a reculé à 4 % en mars 2025, contre 4,9 % un an plus tôt. En glissement annuel, il s’établit à 3,1 %, confirmant un reflux progressif des tensions sur les prix observé depuis la fin de 2024. Cette détente, bien qu’encourageante, ne ramène pas encore la région sous le seuil communautaire des 3 %. La BEAC attribue cette amélioration à une campagne agricole plus favorable au Tchad et au Cameroun et à la stabilisation des prix à la pompe, deux facteurs qui ont atténué la flambée des produits alimentaires et du transport.

Le Cameroun, premier contributeur à la consommation dans la zone, reste toutefois le principal moteur de l’inflation régionale, avec un taux de 4,3 %. Il devance le Congo et la Guinée équatoriale, tandis que le Tchad, grâce à de bons rendements agricoles, joue un rôle modérateur. Les produits alimentaires et les services de transport demeurent les principales sources de pression, bien que leur impact se réduise légèrement depuis le début de l’année.

Une amélioration réelle, mais encore vulnérable

Derrière ces chiffres rassurants, la BEAC appelle à la prudence. Les perturbations persistantes du commerce maritime, liées aux tensions géopolitiques en mer Rouge et aux difficultés de navigation au canal de Panama, continuent de peser sur les coûts logistiques et d’importation. À cela s’ajoute la hausse mondiale des prix des céréales, produits laitiers et viandes, qui maintient la facture alimentaire à des niveaux élevés dans la plupart des pays de la zone.

Au plan interne, les problèmes d’approvisionnement, les pénuries de carburant et les aléas climatiques aggravent encore la situation, notamment au Congo et en Guinée équatoriale. Les prix des biens non durables restent dynamiques, à +5 % en moyenne annuelle, tandis que ceux des biens durables ralentissent nettement. Pour la BEAC, la tendance à la baisse de l’inflation doit être consolidée par une politique budgétaire plus disciplinée et un soutien renforcé à la production locale, faute de quoi la sous-région pourrait replonger dans une nouvelle phase de tension inflationniste.