CEMAC: les réserves de la BEAC chutent de 5% pour se situer à 6 539 milliards de FCFA
En 2023, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) a observé une pression sur ses réserves de change. Elles ont diminué à 4,8 mois d’importations de biens et services. Les prévisions pour 2024 indiquent une baisse de 5 % de ses réserves, se chiffrant autour de 6 539 milliards de FCFA. Cette situation soulève des inquiétudes quant à la viabilité économique de la sous-région. Malgré cette contraction le taux de couverture extérieure reste relativement solide à 69,2 %, ce qui permet à la Cemac d’assurer un certain niveau de sécurité pour ses importations, bien loin des niveaux critiques de 2016-2017.
Pour le Gabon, cette situation a des implications directes, car une diminution des réserves pourrait affecter la stabilité économique et la capacité d’importation du pays. Étant l’un des membres de la Cemac, le Gabon doit surfer sur ces fluctuations tout en préservant ses échanges commerciaux. L’impact de la réglementation des changes de 2018, qui a permis d’améliorer les réserves, est crucial pour éviter toute dévaluation du FCFA, garantissant ainsi un certain équilibre économique pour le pays. Une dévaluation qui nous pendait au nez au plus fort de la crise du Covid-19 en 2020 et 2021.
Cependant, l’urgence d’un rééquilibrage des échanges demeure évidente. Le Gabon, avec ses richesses extractives, pourrait bénéficier d’une régulation plus stricte pour maximiser ses recettes fiscales et optimiser l’utilisation de ses devises. Les récentes augmentations des sorties et rétrocessions de devises sont des indicateurs positifs, mais il est impératif de maintenir cette dynamique pour soutenir la croissance économique.
De la nécessité d’un renforcement des réserves
En perspective, le renforcement des réserves et une application stricte des régulations des changes pourraient non seulement stabiliser l’économie de la Cemac, mais aussi favoriser une meilleure intégration économique pour le Gabon. La diversification des partenaires commerciaux et l’ouverture de nouveaux comptes pour les entreprises du secteur extractif sont des stratégies essentielles pour assurer une résilience économique à long terme, tout en permettant à la Cemac de mieux gérer ses défis financiers.