CEMAC : les avoirs extérieurs nets de la BEAC en hausse de 28%

Les avoirs extérieurs nets (AEN) de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) poursuivent leur progression, confirmant la solidité des réserves de change de la sous-région. Selon le rapport sur la politique monétaire publié en juin 2025, ces avoirs ont augmenté de 28,1 % sur un an pour atteindre 3 898,3 milliards de FCFA (environ 5,94 milliards d’euros) à fin mai 2025. La moyenne sur trois mois s’est établie à 4 048,3 milliards de FCFA, traduisant une consolidation des positions extérieures de la banque centrale, malgré quelques signes de ralentissement observés au deuxième trimestre.

Cette évolution reflète une amélioration continue des comptes extérieurs des pays membres de la CEMAC, portée par la fermeté des cours du pétrole, la progression des exportations minières et une gestion plus rigoureuse des dépenses publiques. Après avoir atteint un pic historique de 4 197,3 milliards le 14 mars dernier, les AEN ont amorcé une légère baisse technique, liée à des décaissements budgétaires et à la régularisation de certaines opérations extérieures. Néanmoins, la BEAC souligne que le niveau actuel reste « confortable » et conforme à son objectif de couverture de la monnaie commune.

Des réserves solides, un ancrage monétaire renforcé

Cette performance consolide la position extérieure de la CEMAC, dont le taux de couverture extérieure de la monnaie dépasse désormais les seuils de prudence fixés par la banque centrale. Les réserves disponibles garantissent une stabilité du franc CFA et confortent la politique de resserrement monétaire engagée depuis 2022. Ce contexte favorable permet à la BEAC de maintenir une posture prudente, tout en poursuivant ses interventions ciblées pour maîtriser la liquidité bancaire et contenir les pressions inflationnistes.

À moyen terme, la banque centrale anticipe une stabilisation progressive des avoirs extérieurs, soutenue par la reprise des flux d’investissement, la diversification des exportations et la normalisation des dépenses publiques. Ces tendances confirment la capacité de la BEAC à préserver la résilience financière de la CEMAC, dans un environnement mondial encore marqué par la volatilité des matières premières et les incertitudes géopolitiques.