CEMAC : le Gabon leader en attractivité économique

Selon le Global Attractiveness Index 2024 publié par The European House-Ambrosetti, le Gabon se maintient dans le cercle restreint des dix pays africains les plus attractifs pour les investisseurs étrangers. Classé 98e mondial et premier en zone Cémac, il devance nettement le Cameroun et le Tchad, confirmant son statut de pôle régional malgré des fragilités structurelles.

Un rang stratégique consolidé. Avec un score de 24,7/100 et une 98e place mondiale sur 146 pays évalués, le Gabon devance ses voisins immédiats dans la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac). Le Cameroun, relégué à la 3e position sous-régionale avec un recul de quatre places par rapport à 2023, affiche un score de 15,7/100, tandis que le Tchad reste à distance.

Ce positionnement fait du Gabon une destination de premier plan pour les flux d’investissements étrangers en Afrique centrale, juste derrière des économies plus diversifiées comme l’Afrique du Sud ou l’Égypte.

Un potentiel reconnu, des défis persistants

Le rapport souligne toutefois des zones de vigilance. Trois indicateurs apparaissent critiques : la performance, la dynamique et l’orientation à moyen-long terme, traduisant la difficulté du pays à transformer son attractivité immédiate en croissance soutenable. Seule la soutenabilité, qui intègre la résilience et la transition verte, obtient une appréciation moyenne.

Pour The European House-Ambrosetti, le GAI repose sur quatre grands domaines — ouverture, innovation, dotation et efficacité — ainsi que des critères complémentaires tels que la durabilité, les perspectives de croissance et l’exposition aux conflits. Sur ce terrain, le Gabon doit encore renforcer la diversification de son économie, améliorer la gouvernance et stabiliser ses finances publiques pour maintenir sa trajectoire.

Entre opportunité et responsabilité

Alors que l’attractivité du pays est confirmée par ce classement international, la question demeure : comment transformer ce capital de confiance en investissements durables et en emplois pour les Gabonais ? La réponse, selon les observateurs, dépendra de la capacité du gouvernement de la Vème République à concrétiser ses réformes structurelles et à sécuriser un climat des affaires plus prévisible.

Dans un contexte de compétition accrue entre pays africains, ce rang est à la fois une opportunité et un avertissement : le Gabon attire, mais il doit désormais convaincre.