CEMAC : le Conseil des ministres trace la voie d’une intégration renforcée

Réunis à Bangui le 9 septembre 2025 pour leur 43ᵉ session ordinaire, les ministres de l’Union économique de l’Afrique centrale (UEAC) ont franchi une nouvelle étape vers le renforcement de l’intégration régionale. Au cœur des décisions adoptées figure l’acte additionnel sur l’élection des députés au suffrage universel indirect, une réforme institutionnelle qui marque la volonté des États membres de consolider le Parlement communautaire.

Vers un Parlement communautaire plus légitime. En validant ce projet, le Conseil des ministres entend donner plus de consistance à l’organe parlementaire de la CEMAC. Jusqu’ici critiqué pour son manque de représentativité, ce Parlement voit sa légitimité renforcée par un mode de désignation désormais encadré et uniformisé. L’élection des députés au suffrage indirect, confiée aux assemblées nationales des États membres, vise à garantir une meilleure articulation entre les institutions nationales et régionales.

Pour les participants à la session de Bangui, cette évolution institutionnelle doit permettre au Parlement communautaire de jouer pleinement son rôle de contrôle, de représentation et de proposition dans le processus d’intégration.

Souveraineté partagée et leadership des Chefs d’État

Au-delà de l’aspect technique, cette décision traduit une ambition politique plus large : celle d’affirmer la souveraineté régionale face aux défis communs. En confiant aux Chefs d’État la validation finale de l’acte additionnel, le Conseil des ministres souligne le rôle moteur de la Conférence des Chefs d’État dans la construction de l’intégration.

Dans un contexte marqué par les crises économiques, sanitaires et sécuritaires, la réforme du Parlement communautaire est perçue comme un symbole de maturité institutionnelle. Elle témoigne d’une volonté de dépasser les frontières étroites des États pour bâtir un espace plus uni, plus souverain et plus représentatif des aspirations des peuples d’Afrique centrale.

À travers cette initiative, la CEMAC trace une voie claire : celle d’une intégration renforcée qui fait de la souveraineté régionale un levier de stabilité et de développement partagé.