CEMAC : avec 17,1 %, le Gabon enregistre le 2e PIB de la zone en 2024

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) a connu en 2024 une reprise modérée de sa dynamique économique, selon le dernier rapport publié par la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC). Le produit intérieur brut (PIB) réel de la sous-région a progressé de 2,7 % contre 2,0 % en 2023, porté à la fois par une amélioration du secteur non pétrolier (+3,4 %) et par une reprise timide de l’activité pétrolière (-0,8 %, après -3,6 % en 2023). Malgré un contexte marqué par un ralentissement des prix des matières premières, l’ensemble des pays membres a enregistré une croissance nominale de leur PIB, à l’exception du Tchad, et le déficit du compte courant a reculé à 0,2 % du PIB, contre 0,9 % l’année précédente.
Dans ce contexte régional contrasté, le Gabon s’est distingué en occupant la deuxième place du classement des économies de la CEMAC, avec un PIB nominal estimé à 12 489,7 milliards de Fcfa en 2024, soit 17,1 % du total de la zone. Seul le Cameroun, dont le PIB atteint 30 808,2 milliards de Fcfa (42,1 % du PIB communautaire), devance le pays. Cette performance confirme le poids structurel du Gabon dans l’économie sous-régionale, malgré les défis liés à la volatilité des recettes pétrolières et la nécessité de diversifier davantage son économie. Le Congo arrive en troisième position avec 12,9 % du PIB, tandis que la Guinée équatoriale et la République centrafricaine ferment la marche avec respectivement 10,4 % et 2,1 %.
Le Gabon consolide sa place malgré un contexte budgétaire contraint
L’évolution du poids du Gabon dans la CEMAC témoigne de la résilience de son économie, qui s’appuie à la fois sur la production pétrolière et sur des secteurs non pétroliers en croissance, comme le bois, les mines et les services. Toutefois, le pays n’échappe pas aux fragilités observées à l’échelle régionale. Le rapport de la BEAC met en évidence une dégradation du solde budgétaire de l’ensemble des États membres, passé d’un léger excédent en 2023 (+0,1 % du PIB) à un déficit de 1,1 % en 2024. Le Gabon, tout comme ses voisins, fait face à la contrainte de maintenir l’équilibre entre dépenses publiques et recettes, dans un contexte où la discipline budgétaire et la gestion de la dette restent des enjeux majeurs.
À l’échelle communautaire, la répartition du PIB illustre la forte concentration de la richesse sur deux économies principales : le Cameroun et le Gabon totalisent à eux seuls près de 60 % de la richesse produite dans la zone. Cette configuration pose la question de la diversification économique et de la réduction des déséquilibres internes, notamment pour des pays comme la République centrafricaine et la Guinée équatoriale, dont le poids reste marginal. La tendance observée en 2024 laisse entrevoir une consolidation des grands pôles économiques, mais souligne également l’urgence d’une stratégie coordonnée pour stimuler la croissance inclusive et réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole, moteur encore fragile des économies de la CEMAC.
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