CEDEAO : levée effective des sanctions contre le Niger
Après plusieurs mois de bras de fer entre les juntes malienne, Burkinabè et nigérienne et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’organisation sous-régionale semble désormais jouer la carte de l’apaisement, avec comme indicateur, la levée des sanctions imposées au Niger, mais aussi à la Guinée-Conakry, puis certaines imposées au Mali.
C’est la principale conclusion du Sommet extraordinaire qui s’est déroulé le 24 février dernier. En effet, au terme d’échanges francs, les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont décidé d’une levée des sanctions qui pesaient sur le Niger. Une décision étendue 24 heures plus tard à la Guinée-Conakry.
Levée de toutes les sanctions imposées au Niger
La décision conjointe du Mali, du Burkina-Faso et du Niger de quitter unilatéralement la CEDEAO avec effet immédiat, a semé la panique au sein de l’organisation. Depuis lors, même les pays les plus favorables à une intervention militaire au Niger ont revu leurs positions. En effet, lors de la rencontre du 24 février, chacun des chefs d’Etat s’est exprimé et tous ont plaidé à des degrés divers, en faveur de l’apaisement. « Nous devons revoir notre approche quant au retour de l’ordre constitutionnel chez quatre de nos pays membres », avait déclaré le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu.
Ainsi, dès le 25 février, le Nigeria a rouvert sa frontière avec le Niger, il en est de même pour le Bénin, dont le président Patrice Talon était l’un des fervents défenseurs de la méthode douce. Lequel a d’ailleurs plaidé lors du Sommet en faveur d’une levée complète de toutes les sanctions qui pèsent contre les régimes militaires, sans aucune condition préalable. Si la CEDEAO a justifié cette décision en mettant en avant l’aspect humanitaire, il en ressort que côté nigérian également, les opérateurs économiques exerçant non loin de la frontière avec le Niger ont particulièrement pâti de ce blocus.
Dans la lignée des mesures prises, figurent également le dégel des avoirs du Niger, la réouverture de l’espace aérien, ainsi que la reprise des transactions financières avec la CEDEAO. Toutefois, compte-tenu du maintien en captivité du président Mohamed Bazoum, les sanctions individuelles ont été maintenues. Notons que la frontière Niger – Bénin était toujours fermée ce lundi en dépit de l’ouverture annoncée.