Cap sur Luanda : paix, prospérité, jeunesse, l’agenda européen qui colle au Gabon

À quelques semaines du sommet Union européenne–Union africaine prévu à Luanda les 24 et 25 novembre 2025, Bruxelles et Libreville semblent accorder leurs violons. L’ambassadrice de l’Union européenne au Gabon, Cécile Abadie, voit dans cette rencontre un moment charnière pour inscrire le pays dans un partenariat continental fondé sur trois priorités partagées : la paix, la prospérité et la jeunesse.
Ce prochain rendez-vous de Luanda n’a rien d’un simple exercice diplomatique. Il s’agit pour l’Union européenne et l’Union africaine de redéfinir la coopération entre les deux continents, autour d’un agenda clair : la paix et la sécurité, la prospérité partagée par des chaînes de valeur conjointes, et la jeunesse comme moteur du développement.
Pour Cécile Abadie, ces axes recoupent directement les priorités de la transition gabonaise, engagée depuis août 2023. « L’Europe et le Gabon partagent une même vision : celle d’un État fort, d’institutions crédibles et d’une économie créatrice d’emplois pour les jeunes », affirme-t-elle.
Projets “bankables” et diplomatie d’investissement
Sur le terrain économique, l’ambassadrice met en avant l’initiative Global Gateway, fer de lance de l’Europe pour financer des infrastructures durables en Afrique. Énergie, connectivité, valorisation des ressources naturelles : autant de domaines où le Gabon dispose d’atouts à faire valoir.
Les projets soutenus — du bois certifié à la relance du cacao, en passant par l’écotourisme durable — s’inscrivent dans cette logique de diversification verte. Bruxelles veut accompagner le pays dans une trajectoire d’industrialisation raisonnée, à travers des financements combinant subventions, prêts concessionnels et garanties pour attirer l’investissement privé.
Un agenda continental, une réalité gabonaise
À Luanda, il ne s’agira pas seulement de déclarations de principes. Le sommet doit permettre de valider des feuilles de route nationales, assorties d’indicateurs mesurables et de projets concrets. Pour Libreville, les attentes sont doubles : consolider la coopération dans le domaine de la gouvernance et de la sécurité — notamment via la CEEAC —, et renforcer les mécanismes d’appui à la jeunesse à travers l’emploi, la formation et la mobilité académique (Erasmus+).
« Ce sommet est une opportunité de cohérence : les priorités du Gabon — stabilité, diversification, emploi des jeunes — sont pleinement alignées sur celles de l’Union européenne », souligne Cécile Abadie, confiante dans la construction d’un nouvel équilibre euro-africain fondé sur la responsabilité mutuelle et la réciprocité.
À l’heure où le continent redéfinit ses alliances, l’Union européenne entend rester un partenaire stratégique de la transition gabonaise. En misant sur la paix durable, la prospérité inclusive et la jeunesse connectée, le sommet de Luanda pourrait bien sceller le retour du Gabon dans la diplomatie continentale — non plus comme un observateur, mais comme un acteur de la refondation africaine.








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