Cap 2027 : produire local pour l’interdiction d’import de poulet, SOGADA en fer de lance

À l’horizon janvier 2027, le Gabon interdira l’importation de poulet. Une décision politique lourde, destinée à booster la production locale et réduire la dépendance alimentaire. Dans cette bataille, la Société gabonaise de développement agricole (SOGADA), dirigée par Hervé Patrick Opiangah, se positionne comme fer de lance, en doublant ses capacités et en appelant à un accompagnement adapté.
Depuis son site de Méyang, à une cinquantaine de kilomètres de Libreville, la SOGADA a engagé une transformation industrielle majeure. Avec dix poulaillers artisanaux et désormais deux bâtiments de dernière génération pouvant accueillir chacun 30 000 sujets, la société prévoit de passer de 85 000 à 150 000 poules pondeuses d’ici le premier trimestre 2026.
« En pic de ponte, nous allons produire 150 000 œufs par jour, soit 4,5 millions par mois et 54 millions par an », affirme Hervé Patrick Opiangah. Cette montée en cadence traduit une ambition claire : assurer une offre locale stable, à même de remplacer les importations lorsque l’interdiction entrera en vigueur.
Biosécurité, formation et financement : la feuille de route
Pour atteindre cet objectif, SOGADA mise sur trois leviers. D’abord, la biosécurité, avec des protocoles stricts (sas, douches, tenues spécifiques) et des bâtiments “tout clos” automatisés, réduisant les risques sanitaires et garantissant la qualité. Ensuite, la formation, grâce au transfert de technologies sud-africaines et européennes, déjà assimilées à 95 % par les équipes locales.
Enfin, le financement, nerf de la guerre. « Ce n’est pas seulement un projet qui concerne SOGADA. C’est un défi national. L’État doit mettre en place des mécanismes de crédit compétitifs pour que nous soyons compétitifs sur le marché », a plaidé Hervé Patrick Opiangah.En alignant son développement industriel sur le cap fixé par les autorités, SOGADA illustre comment l’investissement privé peut soutenir une politique publique de souveraineté alimentaire.
Mais le succès de 2027 dépendra d’une équation délicate : accompagner les producteurs locaux pour qu’ils livrent en quantité, à prix soutenable pour la ménagère. « L’interdiction d’importation du poulet est une décision courageuse. À nous de la transformer en réussite nationale », résume le fondateur de la SOGADA.
GMT TV