CAN 2025 : seulement 60% des matchs diffusés par les chaînes publiques !
Le Maroc s’apprête à accueillir la 35e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) TotalEnergies 2025, du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026, avec un plateau de 24 équipes prêtes à en découdre pour le titre continental. Mais une annonce récente de la Confédération Africaine de Football (CAF) jette un froid sur l’événement car seulement 60 % des 52 matchs seront diffusés gratuitement sur les chaînes publiques en Afrique subsaharienne.
Selon le communiqué officiel de la CAF, publié le 7 novembre dernier, l’accord avec SuperSport, le diffuseur payant majeur, limite la couverture gratuite à une partie des rencontres, tandis que le reste sera réservé aux abonnés payants. Cette décision, censée optimiser les revenus de la CAF via des partenariats commerciaux, risque de priver des millions d’Africains de leur plus grand spectacle sportif. Car, disons-le sans ambages, les ménages africains sont pauvres et ne sauraient payer des abonnements pour regarder leurs équipes.
Quand la CAN priorise l’argent aux gens !
Pour aborder cette question de diffusion de matchs de la Coupe d’Afrique des nations, il est judicieux de cerner que la CAF a confié la distribution des droits audiovisuels pour la CAN 2025 à IMG. Ce dernier est son partenaire exclusif pour plus de 85 pays hors Afrique subsaharienne et Moyen-Orient. En Afrique, SuperSport, filiale de MultiChoice, a décroché les droits en anglais et langues locales pour l’ensemble des matchs. Mais le communiqué précise explicitement que seulement une sélection de 60 % des rencontres sera accessible via les chaînes publiques partenaires.
Les 40 % restants potentiellement les quarts de finale, demi-finales et la finale migreront vers des bouquets payants, nécessitant un abonnement à DStv ou Canal+. Ce choix stratégique, motivé par la nécessité de rentabiliser un événement estimé à plus de 100 millions d’euros en droits TV, masque un préjudice majeur pour les populations africaines. Dans un continent où plus de 60 % de la population vit avec moins de 2 dollars par jour, selon la Banque Mondiale, l’accès gratuit au football est bien plus qu’un divertissement. Il s’agit d’un vecteur d’unité nationale et de fierté collective.
Il est évident que le préjudice est multifacette. Socialement, car cette décision accentue la fracture numérique, déjà béante avec seulement 40 % des Africains qui ont accès à Internet haut débit, d’après l’Union Internationale des Télécommunications. Culturellement, la CAN est un rite partagé, un moment où les stades improvisés des townships sud-africains ou des villages ivoiriens vibrent au rythme des buts. Économiquement, les boycotts potentiels pourraient même nuire aux sponsors : une audience fragmentée diminue l’impact publicitaire. Des voix s’élèvent déjà, au Sénégal et en Côte d’Ivoire pour obtenir un rétropédalage.








GMT TV