Camélia Ntoutoume : « quand on est respectueux d’un chef d’Etat, on n’utilise pas son nom dans tout »

C’est une Camélia Ntoutoume Leclercq visiblement déterminée à régler des comptes à ses adversaires politiques qui s’est présentée devant ses partisans dans son fief de Ntoum où elle est candidate PDG aux législatives au siège unique du premier arrondissement. Le samedi 13 septembre dernier, la ministre de l’Éducation nationale a en effet défendu son parti politique, face à ceux qu’elle qualifie de « politicards des réseaux sociaux ». Sans le dire ouvertement, la membre du gouvernement semble avoir répondu aux cadres de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) qui multiplient des critiques contre le PDG, leur allié au sein de la majorité.

Dans une causerie politique ponctuée de messages de mobilisation, Camélia Ntoutoume Leclercq a rappelé le rôle décisif de son parti dans la victoire de l’actuel chef de l’État. « À l’élection présidentielle, le PDG a aussi contribué à la victoire du Président. C’est notre Président à tous. Si le PDG n’était pas bon, on n’allait pas prendre nos militants », a-t-elle lancé. Tout en appelant ses partisans à la sérénité, elle a affirmé que les militants de son camp sont « respectueux » et n’ont pas pour habitude d’« insulter » ou de « verser dans la calomnie ».

« On protège un chef » : un appel à la discipline politique

La ministre d’État a insisté sur la nécessité de recentrer le débat électoral sur le terrain plutôt que sur des attaques personnelles. Dans une formule qui a marqué son intervention, elle a insisté « Quand on est respectueux d’un chef d’État, on ne peut pas utiliser son nom dans tout et tout. On protège un chef. » Un message adressé clairement à ceux qui, selon elle, instrumentalisent la proximité avec le président Oligui Nguema pour renforcer leur crédibilité politique. Elle a ajouté « Pour les législatives, battons-nous, mais laissons le président de la République en dehors. Il a déjà été élu pour sept ans. Faites aussi vos preuves sur le terrain ».

Se posant comme « la preuve vivante » que le chef de l’État travaille avec tous les bords politiques, Camélia Ntoutoume Leclercq a rappelé son maintien au gouvernement après la transition et même sa promotion au rang de ministre d’État. Elle a exhorté les militants du Parti démocratique gabonais à rester mobilisés. « Nous avons un parti qui est bien organisé, avec des structures solides. Donc, nous devons ramener la victoire ». Pour elle, la meilleure manière d’aider le président est non pas de multiplier les invectives sur les réseaux sociaux, mais de « ramener de vrais soldats » capables de donner une assise politique solide au chef de l’État.