Burkina Faso: l’ancien président Blaise Compaoré poursuivi pour l’assassinat de Thomas Sankara
Le mardi 13 avril 2021, la justice militaire burkinabè a prononcé la mise en accusation de Blaise Compaoré, Gilbert Diendere et 12 autres personnes dans le dossier de l’assassinat de Thomas Sankara. En effet, l’ancien chef de l’Etat et ses co-accusés sont poursuivis pour attentat, complicité d’atteinte à la sûreté de l’État, assassinat et recel de cadavre.
Trente-quatre ans après l’assassinat du père de la révolution des Hommes intègres, le 15 octobre 1987, et de douze de ses compagnons lors du coup d’État qui avait porté Blaise Compaoré au pouvoir, on s’achemine inexorablement vers un procès des auteurs de ce crime. En effet, dans un arrêt rendu ce mardi 14 avril, la chambre de contrôle de l’instruction a renvoyé le dossier en jugement devant le tribunal militaire de Ouagadougou.
Une décision qui ouvre donc la voie au jugement de Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré, son ancien chef d’État-major particulier qui lui, répond des mêmes chefs d’accusation en plus de subornation de témoins et 12 autres personnes dont Hyacinthe Kafando, l’ancien garde du corps du président. Un mandat d’arrêt d’ailleurs a été émis contre l’ensemble des accusés par la justice burkinabè.
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1983, le président Thomas Sankara a été tué par un commando le 15 octobre 1987 à 37 ans, lors du putsch qui porta au pouvoir son compagnon d’armes d’alors, Blaise Compaoré. La mort de Sankara, devenue une figure panafricaine et surnommé « le Che africain », est restée un sujet tabou pendant les vingt-sept ans de pouvoir de Compaoré, lui-même renversé par une insurrection populaire en 2014.