Bulletin unique : la Cour constitutionnelle saisie par Anges Kevin Nzigou
Me Anges Kevin Nzigou a introduit, ce jeudi 9 août 2023, un recours en annulation du décret n°0199 du 4 août 2023 fixant les modalités de bulletins de vote pour les élections générales du 26 août prochain. Le candidat aux législatives au second siège du 6ème arrondissement de Libreville y dénonce « l’iniquité » dudit texte pris en violation du Code électoral et de la Constitution.
Promulgué le 4 août dernier, le décret n°0199 du 4 août 2023 fixant les modalités de bulletins de vote pour l’élection du Président de la République, des députés à l’Assemblée nationale et des membres des conseils départementaux et municipaux ne cesse de faire couler beaucoup d’encre et de salive. Et pour cause, le format de vote serait adapté à un vol électoral organisé.
Le CGE pris en flagrant délit d’instrumentalisation ?
Dans sa requête introduite devant la Cour constitutionnelle, le candidat aux législatives pointe du doigt « l’instrumentalisation de l’administration de l’État pour des raisons autres qu’institutionnelles, par un candidat pour des motifs purement électoraux ». Aussi, ce juriste assermenté évoque la modification des règles électorales après le dépôt de candidature.
D’ailleurs, Me Anges Kevin Nzigou se veut formel lorsqu’il met en index l’incompétence du pouvoir réglementaire à modifier le mode de scrutin et le mode suffrage. Des griefs qu’il porte à l’appréciation des 9 juges constitutionnels censés lire le droit. Soulignant au passage les efforts à dose homéopathique de l’État à garantir des élections transparentes.
Le bulletin unique, une atteinte flagrante à la liberté d’autrui
Si à l’instar d’Arnauld Calixte Engandji, la classe politique n’a pas hésité à décrier le nouveau mode de vote annoncé le 1er août dernier par le Centre gabonais des élections (CGE). Une situation qui, à la lecture des motifs évoqués par Me Anges Kevin Nzigou, reposerait sur le caractère discriminatoire et inégalitaire du bulletin unique. En ce sens qu’il pose les jalons des disparités entre candidats.
Les candidats ayant un candidat à la présidentielle et ceux n’ayant pas, désormais logés à deux enseignes différentes. À cela se greffent « l’atteinte grave à la liberté du choix de l’électeur ». Lequel est insidieusement contraint à choisir entre un vote conjoint ou un vote à échéance reportée. Fort de ce qui précède, le candidat aux élections législatives sollicite l’annulation dudit décret. Nous y reviendrons !