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Budget 2026 : le gouvernement coupe le robinet de la subvention sur la farine

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Denrée de base au cœur de l’alimentation des ménages, la farine pourrait connaître une hausse sensible de son prix dès 2026. Selon les projections de la loi de finances, le gouvernement envisage de mettre fin à la subvention accordée à ce produit, estimée à 2 milliards de FCFA en 2025. Une décision qui intervient dans un contexte économique déjà tendu, marqué par la hausse continue des prix des produits de première nécessité et par une pression accrue sur le pouvoir d’achat des ménages. Si la loi de finances initiale prévoit pourtant une augmentation de 26% des dépenses de transferts, la farine ne figurerait plus parmi les produits bénéficiant d’un soutien budgétaire direct.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Brice Clotaire Oligui Nguema en août 2023, l’État avait multiplié les mesures destinées à soulager les ménages. Mercuriales sur les matériaux de construction, baisse du prix du gaz butane, encadrement des prix de plusieurs denrées alimentaires, autant de décisions qui avaient contribué à atténuer les effets de l’inflation. Or, à l’orée de l’exercice budgétaire 2026, cette politique de soutien semble marquer le pas, au profit d’une nouvelle orientation axée sur l’investissement public et la consolidation des finances de l’État.

Un signal social sensible dans un contexte fiscal plus exigeant

La fin de la subvention ne signifie toutefois pas une libéralisation totale du prix de la farine. Le produit continuera de bénéficier d’une TVA à taux réduit de 5 %, au même titre que d’autres biens essentiels tels que le lait en poudre, le beurre, la levure, les œufs, le riz, la sardine en conserve ou encore l’huile de fabrication locale. Une mesure fiscale qui limite partiellement l’impact sur les prix, mais qui pourrait s’avérer insuffisante face au renchérissement global du coût de la vie.

Dans un contexte où les gabonais expriment leur mécontentement face à la taxe forfaitaire d’habitation et une pression fiscale qui devrait augmenter de près de 30 %, la suppression de la subvention sur la farine revêt une portée symbolique forte. Le chômage, la cherté du logement et la baisse du pouvoir d’achat figurent parmi les principales préoccupations des populations. En engageant sa révolution fiscale, le gouvernement devra veiller à concilier impératifs budgétaires et réalités sociales. Car au-delà des équilibres macroéconomiques, c’est la capacité des ménages à faire face aux dépenses quotidiennes qui demeure au cœur de l’équation politique et sociale.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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