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Gabon – Logement : Hermann Kamonomono dévoile le virage stratégique de la SNI pour 2025-2030

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Annoncé dans un contexte de politique axé sur la restauration de la dignité des Gabonais, le Plan stratégique 2025-2030 de la Société nationale immobilière (SNI) marque une rupture historique dans la manière d’envisager la politique publique de l’habitat. Porté par Hermann Kamonomono, nouveau directeur général, ce plan ambitionne d’en finir avec la marginalisation des ménages à faibles revenus dans l’accès au logement. Un virage économique, social et écologique aux allures de refondation.

« Nos produits vont être repensés pour être plus accessibles, nos démarches simplifiées, et notre communication renforcée », annonce d’emblée Hermann Kamonomono dans un entretien à L’Union. Une déclaration qui sonne comme un aveu : la SNI d’hier, perçue comme une institution réservée à une minorité, a failli à sa mission de service public. Celle de demain veut être résolument plus inclusive, plus proche des populations et plus connectée aux réalités socio-économiques du pays.

Répondre à une urgence sociale structurelle

Selon les données officielles, le Gabon accuse un déficit estimé à plus de 200 000 logements. Ce manque criant est exacerbé par l’inflation foncière, la spéculation immobilière, et la précarité grandissante des revenus des ménages. « L’accès au logement est devenu une loterie sociale. Il était impératif de repenser notre action afin de la rendre plus réaliste et plus efficace », concède le directeur général.

Le Plan stratégique quinquennal de la SNI propose une nouvelle grille de lecture de la production immobilière, articulée autour de trois axes majeurs : l’accessibilité, la diversité de l’offre et l’efficacité opérationnelle. À ce titre, la SNI entend construire plus de logements, mais aussi aménager davantage de parcelles viabilisées destinées à l’auto-construction, tout en diversifiant les gammes selon les revenus.

Rompre avec l’entre-soi administratif

Longtemps critiquée pour son manque de transparence et ses procédures complexes, la SNI veut désormais redéfinir sa relation avec les usagers. « L’une des ruptures majeures que nous opérons concerne la simplification des démarches, le raccourcissement des délais de livraison, et une coordination renforcée avec les partenaires techniques », souligne Hermann Kamonomono. Une plateforme numérique de gestion des demandes de logement est d’ailleurs en cours de finalisation, avec pour objectif de numériser l’ensemble du parcours client d’ici 2026.

Une ambition durable au cœur de la nouvelle vision. La dimension écologique du nouveau plan stratégique n’est pas en reste. Dans un contexte de vulnérabilité climatique croissante, la SNI s’engage à réduire l’empreinte carbone de ses constructions. « Nous allons valoriser les matériaux locaux, améliorer l’efficacité énergétique de nos bâtiments et promouvoir des quartiers durables », a-t-il détaillé. Une orientation conforme à la trajectoire environnementale tracée par les plus hautes autorités.

Une gouvernance alignée sur les priorités de la Vᵉ République

Enfin, au-delà du simple rôle de constructeur, la SNI veut désormais être un levier stratégique de l’action gouvernementale. « Cette initiative s’inscrit dans la dynamique de construction d’un Gabon nouveau impulsée par SE le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, chef de l’État, qui a placé l’amélioration des conditions de vie et la restauration de la dignité des Gabonaises et des Gabonais au cœur de son engagement », insiste Hermann Kamonomono. Un message politique fort, alors que la Vᵉ République cherche à reconstruire le contrat social.

Le défi reste immense, tant les attentes sont fortes. Mais à condition d’une mise en œuvre rigoureuse et d’un suivi transparent, ce virage stratégique pourrait bien repositionner la SNI comme l’un des piliers d’un Gabon réconcilié avec sa population. Une SNI repensée, au service des Gabonais, dans chaque province, chaque commune, chaque foyer.

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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