Gabon: après avoir outragé la Cour constitutionnelle, le colonel Mbongo Nkama toujours en fonction
Auteure de propos outrageants envers la Cour constitutionnelle après avoir été épinglée en flagrant délit de facturation de test PCR, la Directrice du laboratoire Gahouma le Colonel Elvire Mbongo Nkama Ndjave semble jouir d’une impunité à peine voilée. En effet, cette dernière continue d’assurer la gestion dudit centre en actant insidieusement la décrépitude de l’autorité publique en l’occurrence l’organe chargé d’assurer la primauté effective de la constitution qui est, selon la théorie de hiérarchie des normes, la norme suprême.
À l’heure où le Chef de l’État Ali Bongo Ondimba annonce un changement de paradigme au sommet de l’État avec une restructuration objective des administrations gouvernées par des hommes et des femmes de valeur, capables de porter haut le Plan d’accélération de la transformation (PAT), l’omerta autour de la situation du Colonel Elvire Mbongo Nkama Ndjave pousse à se questionner. S’agissait-il d’un énième discours sans application stricte ? La Directrice du laboratoire Gahouma serait-elle intouchable ? Autant de questions qui taraudent les esprits des populations encore sous le choc après les déclarations toutes relativement virulentes de cette dernière dans l’après-midi du 29 décembre 2021.
Depuis, plusieurs acteurs de la vie politique et même de la société civile ont appelé à des sanctions envers la toute puissante responsable dudit centre. Pour Estelle Ondo, il s’agit d’une « attitude choquante et inqualifiable pour un officier supérieur ». La députée du 2ème arrondissement d’Oyem dans le Woleu-Ntem a tenu à préciser que cela porterait atteinte à « la déontologie républicaine au plus haut niveau de l’Etat ». Non sans solliciter des « sanctions disciplinaires pour cet agent supérieur des forces de l’ordre ». Seulement, ces invitations à la rigueur au nom du respect des institutions républicaines, n’ont visiblement pas été entendues par qui de droit.
Conséquence, le Colonel Elvire Mbongo Nkama Ndjave continue de vaquer allégrement à ses occupations sans risque d’être rattrapé par loi pour ses « coups de folie ». Pourtant la loi pénale, qui est la concrétisation de la légalité pénale, prévoit des sanctions exemplaires pour toute atteinte à l’honneur ou à la considération d’une personne ou d’un corps dépositaire de l’autorité publique commise par paroles injurieuses. En effet, les auteurs de cette infraction encourent jusqu’à 1 an d’emprisonnement assorti d’une amende de 3 millions FCFA au plus, conformément à l’article 160 du Code pénal.
Pour rappel, interpellée sur l’entrave à la loi en facturant le test PCR alors même que la Cour constitutionnelle venait de suspendre les effets de l’arrêté 685/PM fixant l’entrée en vigueur des nouvelles mesures gouvernementales, le Colonel de santé militaire avait brillé par une condescendance inouïe en faisant un doigt d’honneur à l’institution garante des lois dans notre pays. « Allez-y porter plainte […] Oui je défie la Cour constitutionnelle », avait-elle déclaré devant une foule effarée. Une attitude peu recommandable pour un officier supérieur.