Bilie-By-Nze : « Nous avons une Assemblée nationale monocolore avec quelques nuances Oligui »
L’ancien Premier ministre et candidat à l’élection présidentielle de 2025, Alain-Claude Bilie-By-Nze, poursuit son programme de communication intitulé « Une prise de parole chaque jour pour un nouveau tout se dire ». Dans son édition du 3 novembre 2025, le président du mouvement Ensemble pour le Gabon (EPG) est revenu sur la nouvelle configuration politique issue des législatives et locales, fustigeant une concentration excessive du pouvoir entre les mains du chef de l’État. Selon lui, le paysage institutionnel actuel traduit un retour au parti unique, en contradiction avec les principes démocratiques issus de la Conférence nationale de 1990.
S’exprimant sans détour, Bilie-By-Nze a jugé la Constitution adoptée en novembre 2024 comme « la pire des choses arrivées au pays depuis les indépendances ». Pour lui, ce texte fondateur a vidé de sa substance le principe de séparation des pouvoirs en instaurant une présidentialisation absolue du régime. « L’Assemblée nationale compte plus de cent députés de l’UDB, dix-sept du PDG, et quelques alliés ralliés au chef de l’État. Résultat : une assemblée monocolore, monochrome, avec quelques nuances Oligui », a-t-il dénoncé, estimant que les institutions parlementaires et locales reflètent désormais la même hégémonie politique.
Une concentration du pouvoir jugée dangereuse pour la démocratie
L’ancien chef du gouvernement estime que cette homogénéité politique représente un risque pour la démocratie et pour le contrôle institutionnel. « Le président préside tout : l’État, le gouvernement, le parti au pouvoir, et bientôt le Parlement », a-t-il ironisé, soulignant que cette logique de pouvoir total affaiblit la capacité du législatif à jouer son rôle de contrepoids. Pour Bilie-By-Nze, la mise en place prochaine des bureaux du Sénat et de l’Assemblée nationale illustrera cette dérive. « On ira fabriquer un Parlement qui ne sera que la continuité de l’UDB incarnée par le sommet de l’État ».
Au-delà de la critique institutionnelle, le président d’Ensemble pour le Gabon met en garde contre une érosion du pluralisme politique et du débat démocratique. Selon lui, une telle configuration étouffe l’expression de l’opposition, la liberté d’opinion et la responsabilité politique. « La démocratie, ce n’est pas seulement voter. C’est écouter, débattre, corriger. Si tout le monde suit la même ligne, qui questionne encore la gestion du pays ? », a-t-il conclu. En appelant à une réflexion collective sur l’avenir politique du Gabon, Bilie-By-Nze invite les citoyens à défendre l’esprit de la Conférence nationale et à refuser toute forme de retour à un système verrouillé.










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