Bilie-By-Nze : « Le Gabon est au bord du gouffre »
L’ancien Premier ministre et président du parti Ensemble pour le Gabon (EPG), Alain-Claude Bilie-By-Nze, a dressé un diagnostic sans appel de la situation économique du pays, ce 7 novembre 2025, lors d’une conférence de presse tenue à Libreville. Face à la presse, l’opposant a mis en garde contre une dérive budgétaire et institutionnelle du pouvoir, affirmant que « le Gabon est au bord du gouffre » et qu’il faut, selon lui, « oser dire la vérité pour éviter l’effondrement ». Une sortie qui intervient alors que le Projet de loi de finances (PLF) 2026 est en plein examen au Parlement.
Selon Bilie-By-Nze, le budget présenté par le gouvernement est « un alignement de chiffres impressionnants mais déconnectés des réalités du quotidien ». L’opposant estime que les prévisions de croissance à 7,9 % et le budget global de 7 000 milliards de FCFA sont « irréalistes » et « dangereux pour la soutenabilité financière du pays ». S’appuyant sur les alertes émises par Fitch Ratings, le FMI et la Banque mondiale, il a rappelé que le Gabon conserve une note souveraine « CCC », synonyme d’un risque élevé de défaut de paiement. « Comment un pays dont la dette atteindra bientôt 90 % du PIB peut-il prétendre à une telle performance économique ? », s’est-il interrogé.
Un budget jugé socialement insoutenable
L’ancien chef du gouvernement a par ailleurs dénoncé les effets du PLF 2026 sur le pouvoir d’achat. « Tout va augmenter : l’électricité, les communications, l’eau, les lessives, les matériaux de construction », a-t-il fustigé, estimant que ces mesures « vont aggraver la précarité des ménages » dans un contexte de stagnation des salaires et de chômage massif. Selon lui, le budget ne comporte « aucune réponse aux urgences sociales », notamment en matière d’emploi des jeunes et de santé publique, soulignant la réduction de l’enveloppe consacrée aux médicaments et à la CNAMGS, dont l’État reste redevable de près de 40 milliards FCFA.
Pour Bilie-By-Nze, le gouvernement se contente d’entretenir une « illusion de relance » financée par la dette, sans véritable stratégie de diversification. « Le PLF 2026 est un budget d’apparat, pas un budget de solutions », a-t-il conclu, appelant à une réforme profonde des politiques économiques et à un retour à la transparence budgétaire.









GMT TV