Bilie-By-Nze : «Le désistement du PDG consacre la violation de la loi électorale»

La décision du Parti démocratique gabonais (PDG) de se désister de ses recours contre les candidatures de l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) continue de susciter un tollé. Pour Alain-Claude Bilie-By-Nze, président d’Ensemble pour le Gabon et dernier Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba, cette démarche consacre la violation de la loi électorale et entretient volontairement la confusion.
Dans un courrier daté du jeudi 4 septembre 2025 et adressé à la Cour constitutionnelle de la transition, le président du PDG, Blaise Louembé, a notifié le retrait de toutes les requêtes introduites contre les candidatures UDB. Un geste qui, de facto, reconnaît la validité des listes de ce parti dont plusieurs candidats n’ont pourtant jamais démissionné du PDG, en contradiction avec l’article 82 de la loi organique n°001/2025 du 19 janvier 2025 portant Code électoral.
Cet acte qui pourrait sembler anodin, dévoile en réalité une entente politique assumée. Comme le souligne l’article 24 du règlement intérieur du PDG, « le Président négocie et conclut les actes de coopération ou d’assistance avec les autres partis politiques ». Ici, la « coopération » avec l’UDB s’apparente à un pacte électoral maquillé, renforçant l’idée d’une continuité entre l’ancien parti hégémonique et la nouvelle formation présidentielle.
Bilie-By-Nze dénonce une violation manifeste
Dans un tweet publié ce samedi 7 septembre, Alain-Claude Bilie-By-Nze a fustigé ce désistement, estimant qu’il consacre la violation flagrante de la loi. « La démarche visant à retirer les requêtes en annulation des candidatures litigieuses vise à consacrer la violation par l’UDB de l’article 82 du Code électoral. Dans ce cas et en toute logique, que toutes les requêtes contre les autres candidatures ayant le même fondement soient retirées ! Ajouter de la confusion au désordre déjà patent de cette organisation, est-ce le but ? », a-t-il publié.
L’ancien chef du gouvernement met en lumière l’iniquité d’une telle décision : pourquoi fermer les yeux sur les irrégularités liées aux candidats de l’UDB et maintenir les contestations ailleurs ? Cette sélectivité, au-delà de l’incohérence juridique, alimente l’idée d’une manipulation politique orchestrée pour protéger une alliance tacite.
Une rupture vidée de son sens. Pour de nombreux observateurs, ce désistement trahit l’esprit du 30 août 2023, présenté comme une rupture historique avec le système Bongo-PDG. En choisissant de protéger l’UDB, héritière d’une partie de l’ancien appareil, le PDG prouve qu’il n’a jamais quitté la scène. Loin d’être concurrents, les deux partis avancent main dans la main, réhabilitant ceux-là mêmes qui incarnaient le système rejeté.
GMT TV