BEAC: mise en circulation des nouveaux billets, la communication à la traîne
Depuis le jeudi 15 décembre dernier, la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a mis en circulation de nouveaux billets de banque. Seulement, le manque de communication autour de cette nouvelle gamme engendre des refus dans les commerces et des commentaires parfois acerbes dans l’opinion publique notamment du fait des mentions en anglais et en arabe qui s’y trouvent.
Mise en circulation depuis le 15 décembre dernier, la toute nouvelle gamme de billets de banque qui vient remplacer celle de 2002 ne cesse de défrayer la chronique. De nouveaux designs qui ne semblent pas intégrer les habitudes des usagers en l’occurrence les populations vivant dans les 6 pays de la zone CEMAC. Pourtant pour Abbas Mahamat Tolli, gouverneur de la BEAC, ce changement de paradigme était indispensable.
C’est en tout cas ce qu’il a récemment révélé lors d’un symposium sur la résilience des économies africaines. Pour le gouverneur de cette institution financière, il s’agit d’une « nouvelle gamme de billets plus compacte, plus moderne et mieux sécurisée ». Pourtant, il n’est pas nécessaire d’être un génie pour se questionner sur les mécanismes mis en place pour permettre aux populations de s’en imprégner. Ce qui aurait dû être fait par les gouvernements des États-membres avec le concours des établissements financiers publics et privés.
Résultat, dans les rues de Yaoundé, Libreville, Bangui, Malabo, N’djamena voire Brazzaville, c’est le flou total. « Moi j’ai tenté d’acheter le manioc avec les commerçantes qui n’ont pas voulu me servir. La plupart n’était même pas informée », a indiqué un riverain de la capitale gabonaise. Une situation qui est due au trop peu de campagne de sensibilisation et d’information sur cette initiative de la BEAC. D’ailleurs au Gabon seul le quotidien L’Union a été mis à contribution pour diffuser le visuel de la nouvelle gamme de billets.
Quid des autres médias ? La radio, la télé, les sites d’actualités, ces derniers s’avèrent pourtant efficaces dans la vulgarisation des informations aussi importantes. Et ce, via par exemple des campagnes en langues vernaculaires des pays membres sur notamment « comment échanger les anciens billets? Où et jusqu’à quand ? ». Faut-il rappeler que le Gabon ne se résume pas qu’à Libreville, seul espace territorial couvert par le quotidien L’Union.
Pis, les banques et les microfinances ne semblent pas être mises à contribution par le Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC). Alors même qu’elles demeurent le point de rencontre des flux financiers importants surtout que la fin du mois approche à grands pas. Il va sans dire que la communication inhérente à cette mise en circulation est à la ramasse. Et c’est un euphémisme que de le dire.