Bac 2021: un magistrat fait rater l’épreuve de mathématiques à une détenue
C’est par le biais d’un communiqué que l’organisation non gouvernementale (ONG) SOS Prisonniers Gabon (SPG) a révélé qu’une détenue à la Prison centrale de Libreville, par ailleurs candidate au Baccalauréat session 2021, a été victime d’un acte discriminatoire en début de semaine. En effet, cette dernière a été contrainte de ne pas participer à l’épreuve charnière du baccalauréat le jeudi 22 juillet dernier car étant conduite au Tribunal pour sa procédure judiciaire.
Alors que nous pensions que la session juillet 2021 du baccalauréat se déroulait sans couac, il n’en serait finalement rien. Et pour cause, l’ONG SOS Prisonniers Gabon a mis à nu un acte déviant de nature à porter atteinte à une candidate au précieux sésame. Il s’agit d’une jeune compatriote incarcérée à la Prison centrale de Libreville. « une candidate au Bac n’a pas pu passer son épreuve de mathématiques ce jeudi 22 juillet, parce que cette dernière a été conduite au Tribunal pour sa procédure judiciaire », a indiqué Lionel Ella Engonga, Président de ladite plateforme de la société civile
Une situation inquiétante et regrettable que le jeune juriste a porté devant l’autorité de la ministre d’Erlyne Antonela Ndembet Damas, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux et Chargée des Droits de l’Homme durant une audience qu’elle lui a accordée. Dans la foulée, le membre du gouvernement a aussitôt tenu à s’enquérir des faits. Une procédure rapide, tant en moins d’une dizaine de minutes, le ministre de tutelle apprendra que l’information est vraie. Consciente de la gravité de la situation, tout sera mis en place pour tenter de rattraper le coup.
Dans la foulée, la victime aurait été informée que grâce à l’arbitrage d’Erlyne Antonella Ndembet épouse Damas, elle pourra repasser son épreuve manquée à cause du zèle de l’administration carcérale. À cet effet, SPG s’est questionné sur l’opportunité de la procédure. « Comment peut-on déférer un détenu qui est en plein examen au Tribunal ? Si le Tribunal n’est pas informé, pourquoi l’administration pénitentiaire n’a pas pris le soin de dire au Tribunal que la détenue MBLC est en pleine période d’examen du Bac? », s’est-il étonné.
Pour les défenseurs des droits des détenus, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une « violence morale et psychologique que cette candidate vient de subir »,a précisé Lionel Ella Engonga. Reste donc à savoir dans quelles conditions cette prisonnière passera cette épreuve de mathématiques. Une équation à plusieurs inconnues dont aurait pu se passer Erlyne Antonella Ndembet épouse Damas qui s’est récemment réjouie de l’accompagnement didactique dédiée à cette catégorie de candidats pour composer avec les mêmes chances que les candidats en liberté. Vivement que cet épisode ne se reproduise plus.