Awendjé : quand l’inauguration d’une statuette paralyse la circulation
La population du 5ème arrondissement de Libreville, notamment dans les quartiers Awendjé et Damas, vit depuis ce jeudi 27 novembre 2025 un véritable calvaire. En cause, l’inauguration de la statuette du Dr Marcel Eloi Rahandi Chambrier, accompagnée d’un grand concert populaire dès 19 heures. Pour permettre les préparatifs, la circulation a été entièrement interrompue dans une large zone, provoquant l’exaspération des travailleurs, élèves, commerçants et simples piétons.
Du Rond-Point d’Awendjé lieu de la cérémonie jusqu’au quartier Damas, notamment au carrefour menant à la clinique du Dr Alain Ondo, les voies ont été barrées dès les premières heures. Les forces de l’ordre, déployées massivement, interdisent tout passage de véhicules. Résultat, taxis et bus de transport en commun sont introuvables. Les lignes PK8, Malaba, Nyali, Melen et environnantes sont paralysées, les rues d’ordinaire très animées, se retrouvent désertes.
Travailleurs, élèves et commerçants pénalisés
Cette fermeture forcée transforme la journée en véritable parcours du combattant pour les habitants. Les travailleurs et les élèves doivent parcourir de longues distances à pied pour espérer trouver un taxi en périphérie de la zone bloquée. Les commerçants d’Awendjé, eux, voient leur activité réduite à néant, les boutiques et étals sont presque vides à une heure où l’affluence est habituellement forte.
Pour beaucoup, l’événement interroge sur les priorités des autorités dans cette 5ème République. Comment comprendre que l’inauguration d’une sculpture puisse justifier l’immobilisation de milliers de personnes, au détriment de leur productivité et de leur bien-être ? La situation soulève également de vives inquiétudes quant à la sécurité. En effet, la zone abrite un centre de santé fréquenté par des femmes enceintes, des enfants et des malades nécessitant des soins réguliers. En cas d’urgence, l’accès aux services médicaux pourrait être gravement compromis.
Des répercussions économiques et sociales
Les opérateurs économiques, notamment ceux du transport en commun, accusent déjà des pertes considérables. La fermeture prolongée des routes a un impact direct sur leurs revenus. Dans les administrations, les établissements scolaires et les universités, les retards s’accumulent, signe d’une journée largement perturbée. Face à ces désagréments, de nombreux Gabonais expriment leur inquiétude et leur lassitude.
Pour ces derniers, de tels événements illustrent une perte de repères et un manque de considération pour le quotidien des citoyens. Une question reste sur toutes les lèvres, dans quelle direction se dirige la 5ème République lorsque la mise en valeur d’une statuette semble primer sur la tranquillité et les besoins essentiels de la population ?








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