Assemblée nationale : les indépendants envisagent de constituer un groupe parlementaire 

La nouvelle Assemblée nationale issue des dernières élections se caractérise par une configuration largement dominée par l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), qui détient à elle seule la majorité absolue. Le Parti démocratique gabonais (PDG), pour sa part, compte 17 députés et demeure la deuxième force politique de l’hémicycle. Cette domination écrasante limite la capacité des autres formations à constituer individuellement un groupe parlementaire. Dans ce contexte, les discussions se multiplient parmi les élus non affiliés à un grand bloc. Selon un député indépendant ayant requis l’anonymat, les membres de leur contingent réfléchissent activement à la possibilité de s’organiser en groupe autonome afin d’exister politiquement et peser dans les débats.

À ce jour, les règles internes de l’Assemblée nationale imposent un seuil minimal équivalent à 5 % du total des députés pour la création d’un groupe parlementaire. Un critère que de nombreux partis minoritaires ne parviennent pas à atteindre. Le RPM ne compte que 3 élus ; l’UN et le SDG, 2 députés chacun ; tandis que l’UPR, le FDS, le RNR, le PSD et le BDC ne disposent que d’un seul représentant. Face à cette fragmentation, les huit députés indépendants apparaissent comme les seuls, en dehors des grands partis, à pouvoir raisonnablement envisager de franchir ce seuil, d’où l’intensité croissante des concertations internes.

Un groupe pour peser politiquement malgré la domination des grands partis

Selon les informations recueillies auprès de la même source indépendante, la volonté de créer un groupe parlementaire propre s’explique par la nécessité, pour ces élus sans étiquette partisane, de disposer d’un espace politique structuré. Un tel cadre leur offrirait non seulement une capacité de proposition collective, mais aussi un moyen de défendre davantage les préoccupations locales et citoyennes ayant motivé leur élection. Dans un paysage où l’hégémonie de l’UDB et du PDG réduit les marges de manœuvre, s’unir apparaît pour eux comme la seule stratégie réellement viable.

Au-delà de la visibilité politique, la création d’un groupe des indépendants constituerait également un levier institutionnel important. En effet, l’existence d’un groupe renforce leur crédibilité quant à l’élection d’un représentant au sein du bureau de l’Assemblée nationale, dont l’installation est prévue pour le 17 novembre prochain. Ce positionnement pourrait permettre de défendre une approche plus consensuelle et pluraliste au sein de l’hémicycle. Les indépendants espèrent ainsi démontrer qu’au-delà de l’absence d’appartenance partisane, ils peuvent incarner une force disciplinée, responsable et capable d’influer sur l’équilibre des pouvoirs dans la nouvelle législature.