Assemblée nationale : écartés du bureau, les indépendants tenus en marge des travaux
Le bureau de l’Assemblée nationale, récemment constitué, poursuit depuis plusieurs semaines ses travaux préparatoires en vue de la session parlementaire de mars 2026. Mais tandis que les grandes orientations de la prochaine rentrée se dessinent, les députés indépendants, exclus du bureau lors de la session inaugurale du 17 novembre 2025, restent confinés au rôle de simples observateurs. Cette mise à l’écart, perçue par nombre d’élus comme un verrouillage orchestré par la majorité, interroge d’autant plus que les réunions en cours portent sur des questions déterminantes pour l’organisation et le fonctionnement futur de l’hémicycle.
Conformément au règlement intérieur, les neuf députés indépendants élus lors du dernier scrutin ont choisi de se fédérer en groupe parlementaire afin de peser davantage dans le processus décisionnel. Une démarche institutionnelle qui devait leur garantir une participation pleine et entière aux travaux. Pourtant, malgré cette structuration, leur présence n’est toujours pas souhaitée dans les réunions où s’esquissent des modifications des statuts de l’Assemblée. Ni convocation officielle, ni document préparatoire : une opacité totale entoure ces échanges pourtant fondamentaux.
Une marginalisation institutionnalisée ?
Les discussions actuellement menées portent notamment sur l’attribution des commissions permanentes, un enjeu central dans l’architecture parlementaire. Or, sur ce point également, les indépendants se voient relégués au second plan, tenus à distance des débats stratégiques en raison de leur absence au bureau. Leur président de groupe n’a été convoqué qu’a posteriori, pour être informé, et non consulté, des décisions arrêtées. Selon plusieurs sources internes, la répartition serait d’ores et déjà bouclée et le groupe indépendant pourrait devoir se contenter de la seule commission de l’Environnement, considérée comme peu influente dans l’élaboration des politiques publiques.
Cette situation soulève des interrogations majeures : comment justifier qu’une partie des députés, pourtant élus avec la même légitimité démocratique que leurs pairs, soit ainsi écartée des instances préparatoires ? La Ve République peut-elle durablement tolérer des pratiques jugées archaïques, qui fragilisent la représentativité du Parlement et alimentent le sentiment d’un fonctionnement verrouillé ? À l’heure où se préparent les textes qui structureront la session à venir, un rééquilibrage apparaît indispensable pour garantir que chaque voix, y compris indépendante, puisse contribuer pleinement à l’élaboration de la loi.








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