Anges Kevin Nzigou : «La démocratie, ce n’est pas la promotion des Hommes, mais des idées»

En pleine campagne pour les législatives et locales de septembre 2025, le président du Front démocratique socialiste (FDS), Me Anges Kevin Nzigou, a livré à Gabon Media Time une réflexion sans détour sur la dégradation du débat politique au Gabon. Pour lui, la transhumance politique et les alliances de circonstance entre formations issues du PDG et de l’UDB minent la démocratie et trahissent le sens même de l’engagement citoyen.

La politique vidée de ses idées. Dans son entretien à Gabon Media Time, l’avocat au barreau du Gabon, candidat déclaré à la mairie de Libreville, n’a pas mâché ses mots. « Il nous faut un groupe parlementaire parce qu’il faut qu’il y ait une incarnation de nos idées », a-t-il affirmé, dénonçant une scène politique « devenue plate », où les partis ne font plus la promotion de projets mais uniquement « la promotion des gens ».

Cette absence de clarté idéologique, estime-t-il, nourrit un phénomène qu’il fustige : la transhumance politique. « Quand tu vois des gens qui peuvent partir de l’UDB au PDG, du PDG à l’UDB, ou de l’UDB au RPIM, c’est parce qu’ils ne sont pas mus par des idées », a-t-il martelé, rappelant que seule la cohérence idéologique permet de distinguer les courants politiques.

Fustiger la transhumance : « le mélange PDG-UDB »

Pour Anges Kevin Nzigou, la multiplication des alliances contre-nature brouille les repères et entretient le cynisme populaire. « Aujourd’hui, on a un mélange dans le cadre des élections : PDG-UDB sans que cela n’émeuve personne e », lance-t-il avec ironie, soulignant que ces combinaisons électorales ne sont guidées que par l’opportunisme et la recherche de postes.

Cette confusion, insiste-t-il, affaiblit le contrôle démocratique. « Notre groupe parlementaire, c’est pour singulariser nos opinions, pas pour se fondre dans le brouhaha », tranche le président du FDS, qui se présente comme un garant de « l’autre 30 août 2023 », celui de la rupture avec l’ancien système et non d’un recyclage de ses acteurs.

Pour une Assemblée des convictions, pas des calculs

Au-delà de la critique, Anges Kevin Nzigou défend une vision claire : faire de l’Assemblée nationale un lieu de débat d’idées et de contrôle du gouvernement. « Nous devons informer les Gabonais de nos positions, exprimer nos convictions et vérifier que les actions du gouvernement sont en harmonie avec le projet pour lequel Oligui a été élu », rappelle-t-il.

Une manière de dire que le peuple gabonais mérite mieux qu’un théâtre de transhumances, où les anciens fossoyeurs du pays s’habillent de nouveaux costumes. Pour le président du FDS, la démocratie ne pourra respirer que si les idées reprennent le dessus sur les arrangements.