Pr. Albert Ondo Ossa: «le budget 2023 est une catastrophe»
C’est à la faveur d’une conférence de presse qu’il a récemment animée que le Pr. Albert Ondo Ossa a fait le diagnostic de l’état du pays et sa gestion par Ali Bongo Ondimba. Occasion pour l’émérite économiste de dénoncer le budget de l’État pour 2023 fixé à 3 602,6 milliards de francs CFA, qu’il assimilé d’emblée à une « catastrophe » au regard des signaux négatifs donnés par le Fonds monétaire international (FMI).
Dans sa conférence de presse animée le mardi 27 décembre dernier dont le thème était « stratégie à mettre en œuvre en vue de l’alternance sans heurts au sommet de l’État en 2023 », l’ancien ministre de l’Education nationale a pointé du doigt la Loi de finances 2023 dont le budget est en hausse de 306,7 par rapport à l’année écoulée. Désormais fixé à 3 602,6 milliards de francs CFA, les ressources financières ne sont pas du goût de l’économiste.
À ce propos, le Pr. Albert Ondo Ossa a soutenu qu’il est tout à fait osé d’augmenter un budget alors même que tous les indicateurs sont au rouge et que la croissance escomptée n’est pas au rendez-vous. Sans sourciller, l’intéressé déclare que « le projet de loi des finances 2023 est une catastrophe. Il montre que notre pays est foutu, qu’on a des politiques incompétents et qu’on a des techniciens qui ont les mains liées et qui ne peuvent rien dire».
Une véritable diatribe adressée au pouvoir en place qui manquerait donc de jugeote. Et pour cause, « le Fonds monétaire international (FMI), au mois de juillet, a fait les prévisions de l’économie mondiale. Elle a dit que 2023 serait une bonne année avec 4,1% de croissance. Ce qui est énorme. C’est sur la base des notes de ce rapport que nous avons fabriqué notre budget. On a fait notre projet de budget 2023 », a-t-il martelé.
Poursuivant son propos, le futur candidat à l’élection présidentielle de 2023 a tout de même fustigé l’absence de clairvoyance des autorités gabonaises au moment de faire adopter cette loi dont les prévisions ont été réajustées par le FMI. « On l’a mis en circulation entre-temps, le FMI a dit que l’année 2023 sera une année morose. Le maximum de croissance, c’est 2,1. Ce qui veut dire, en termes clairs, que tout ce que nous avons fait là est à mettre à la poubelle », a indiqué le Pr. Albert Ondo Ossa.
Dans un discours ponctué de dérision, l’économiste a soutenu que le pessimisme de l’institution financière est lié à l’inflation mondiale et la guerre en Ukraine. Pour lui, « un gouvernement normal aurait fait automatiquement une modification ». Suggérant d’ores et déjà une Loi de finances rectificative car « la copie qui a été votée par l’Assemblée est nulle et de nul effet », a-t-il conclu. Gageons que cette analyse sera prise en compte par le gouvernement.