Aide de la FIFA contre la Covid-19: quand Mounguengui tente de dribbler les footballeurs
Précarisés depuis plusieurs années, multipliant des mois de salaires impayés, mis sur la touche face à l’incapacité des autorités à leur organiser un championnat national et au final réduits à la mendicité, telles sont les conditions dans lesquelles vivent les footballeurs gabonais. Ceux-là même qui selon Pierre Alain Mounguengui, président de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot), ne sont pas les principaux concernés par l’aide de la FIFA.
En effet, à bout de souffle et dépourvus de toute forme d’aide, les footballeurs locaux se sont finalement résolus à barricader au cours de la semaine écoulée, les locaux de la Fédération gabonaise de football (Fegafoot). Il faut dire que cette dernière, en dépit des nombreuses missions qui lui sont dévolues en tête desquelles la promotion de la pratique du football et l’accueil des pratiquants et pratiquantes dans les meilleures conditions, semble fortement limiter son rôle.
En effet, loin d’organiser, encadrer et financer la pratique du football dans le pays comme en témoigne l’absence de véritables championnats depuis près de 10 ans, loin d’encadrer la politique de formation des joueurs et des entraîneurs alors même que certains compatriotes commencent à briller à l’étranger notamment sur le continent, la Fegafoot réduit son rôle. Pis, son président en exercice depuis mars 2014, semble aujourd’hui la considérer comme une boîte noire, lui servant de tremplin pour atteindre ses ambitions politiques.
Dernière preuve en date, le non-paiement aux joueurs, de la deuxième tranche de l’aide Covid-19, alors même qu’une séance de travail avec ces joueurs et l’Association nationale des footballeurs, avait entériné ce processus. Ainsi, alors que la Fifa dans sa circulaire datée du 29 juillet 2020, indiquait aux associations membres qu’elles avaient « l’opportunité de transformer toute allocation restante destinée au financement de projets Forward en un fonds d’aide temporaire contre le Covid-19 », PAM and Co. en ont donc décidé autrement.
Privilégiant « les anciens » et « l’ouverture d’une boutique destinée au merchandising » comme nous l’ont indiqué plusieurs sources proches de ce dossier, le président de la Fegafoot qui a par ailleurs mis de côté le football féminin alors qu’il était pourtant notifié dans le plan de distribution de cette aide, démontre donc une fois de plus son mépris des règles de la FIFA. Une FIFA qui pourtant n’hésite pas à financer une Fegafoot, incapable de s’autonomiser en recherchant d’éventuels partenariats pour se financer.