AGASA : le SYNATA dénonce la confiscation des clés du bus du personnel par une membre du cabinet du DG

Nouveau bras de fer au sein de l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA). Le Syndicat national des travailleurs (SYNATA) a adressé un courrier au Directeur général pour dénoncer un acte qu’il qualifie d’« entrave à la liberté syndicale », après qu’une collaboratrice de la direction a confisqué les clés du bus du personnel, privant les agents de leur moyen de transport.
Un incident révélateur d’un climat délétère au sein d’une administration stratégique. Dans sa correspondance du 17 septembre 2025, le SYNATA relate des faits survenus la veille. Selon le syndicat, Djina Stella Mengue Me Tougou, membre du cabinet du Directeur général, aurait arraché les clés du bus de transport des mains du chauffeur en pleine enceinte de l’AGASA, sous prétexte que « c’est notre bus et nous l’avons acheté ». Cet incident, intervenu devant plusieurs témoins, a immédiatement privé les agents du service de transport mis à leur disposition en vertu des textes en vigueur.
Pour le syndicat, ce n’est pas un simple dérapage, mais « le signe d’un climat d’abus grandissant au sein de l’agence », traduisant une mise en cause de droits acquis et d’un profond manque de respect envers les agents.
Une violation des droits syndicaux
Au-delà de l’incident matériel, le SYNATA y voit une atteinte frontale aux libertés syndicales. L’organisation rappelle que l’article 304 du Code du travail condamne toute entrave à l’exercice syndical, et que l’acte posé constitue une « violation manifeste des droits syndicaux et des règles de conduite de l’agence », telles que prévues par l’article 33 du Règlement intérieur.
Le syndicat souligne que le bus en question est la propriété de l’AGASA en tant qu’entité morale, et non d’un agent ou d’un cabinet. « De tels comportements compromettent la cohésion sociale, fragilisent le bon fonctionnement des services et portent atteinte à la dignité des agents », insiste la note signée par le secrétaire général, Ken Léonce Mambou Baya.
Le SYNATA exige des sanctions
Face à ce qu’il considère comme un précédent dangereux, le SYNATA appelle la direction générale à prendre « des mesures idoines » pour que de tels agissements ne se reproduisent plus. Il demande que l’acte de Mme Mengue Me Tougou soit sanctionné conformément aux textes en vigueur.
Copie du courrier a été transmise à plusieurs autorités, dont la ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, le président du Conseil d’administration de l’AGASA et l’Inspecteur spécial en charge du secteur agricole. Une manière de mettre en lumière la gravité de la situation et de rappeler que le respect des droits syndicaux est une obligation légale et non une option.
GMT TV