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Afrobarometer : 67% des gabonais jugent la plupart des parlementaires corrompus 

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Le réseau panafricain et non partisan Afrobarometer, spécialisé dans les enquêtes d’opinion, a publié les résultats de sa dernière étude consacrée aux forces de sécurité et à la perception de la corruption au Gabon. Réalisée entre novembre et décembre 2021 auprès d’un échantillon représentatif de 1 200 adultes, l’enquête met en évidence une forte défiance des citoyens vis-à-vis de leurs institutions. Les résultats dressent une hiérarchie claire des corporations perçues comme les plus touchées par la corruption, révélant des chiffres préoccupants pour la confiance démocratique.

Les forces de sécurité apparaissent comme les plus visées, 68 % des personnes interrogées estiment que « la plupart » des policiers et gendarmes sont corrompus. Juste derrière, les parlementaires ne sont pas épargnés, puisque 67 % des gabonais jugent que députés et sénateurs sont concernés par la corruption. Seuls 30 % des enquêtés considèrent que « certains » parlementaires sont corrompus, ce qui témoigne d’une perception généralisée d’atteinte à l’intégrité au sein de la représentation nationale.

Une défiance persistante vis-à-vis des institutions de la République

Au-delà des parlementaires et des forces de sécurité, d’autres acteurs publics et privés sont également mis en cause. Les agents des impôts (67 %), les juges et magistrats (60 %) ainsi que les conseillers municipaux (51 %) complètent le classement des institutions les plus critiquées. En revanche, les fonctionnaires, le président de la République, les membres de la présidence, les hommes et femmes d’affaires, les chefs traditionnels et les leaders religieux enregistrent des niveaux de défiance inférieurs à 50 %. Cette disparité souligne l’existence de secteurs où la confiance, bien que fragile, demeure relativement préservée.

Mais l’élément central de ce rapport est la rupture de confiance entre citoyens et représentants. Le cas des parlementaires illustre un fossé grandissant entre élus et administrés, nourrissant un sentiment d’abandon et d’injustice. La situation des fonctionnaires mérite également l’attention. 48 % des gabonais considèrent que « la plupart » d’entre eux sont corrompus, un chiffre qui reste préoccupant au regard du poids considérable de la fonction publique dans les finances publiques. Ces résultats, en révélant la profondeur de la défiance institutionnelle, invitent à engager des réformes structurelles pour restaurer la crédibilité et l’efficacité des institutions de la République.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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