Afrique : malgré les alertes sanitaires, les aliments Nestlé pour bébé toujours plus sucrés
Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle qu’un apport en sucres libres inférieur à 10 % de la ration énergétique quotidienne permet de réduire les risques de surpoids, d’obésité et de caries dentaires, les aliments pour bébés commercialisés par Nestlé en Afrique demeurent excessivement sucrés. C’est ce que révèle un reportage du média inclusif AJ+ français, diffusé le 28 décembre 2025, qui alerte sur une menace croissante pour la santé des nourrissons sur le continent africain.
Cette situation est mise en lumière par une enquête de l’ONG suisse Public Eye, qui dénonce l’ajout systématique de sucre dans plusieurs produits destinés aux bébés en Afrique. Une pratique qui contraste avec les standards appliqués par le même groupe en Europe. Cette révélation a suscité de vives réactions dans plusieurs pays africains, notamment en Côte d’Ivoire, où une représentante de l’Association ivoirienne des consommateurs s’est exprimée sur AJ+. « Nous constatons un taux d’obésité qui atteint 35 %, ainsi qu’une progression inquiétante du diabète de type 2. C’est une injustice : tous les enfants sont égaux. Si le sucre est supprimé en Europe, cela doit l’être partout», a dénoncé Dimitri Claverie Douka.
Des quantités de sucre alarmantes dans les produits testés
Selon l’enquête de Public Eye, 90 % des produits pour bébés testés en Afrique par le laboratoire agroalimentaire de référence Inovalis contiennent des quantités élevées de sucre ajouté, à l’exception de deux variantes récemment lancées en Afrique du Sud. « En Afrique, une seule portion de Cérélac peut contenir près de 6 grammes de sucre, soit 50 % de plus que la moyenne mondiale. Cela équivaut à un carré et demi de sucre par portion, consommée deux fois par jour. Sur un mois, cela représente environ 90 carrés de sucre pour un bébé », a expliqué l’enquêteur de Public Eye.
La menace est donc bien réelle, d’autant plus que ces produits sont largement consommés sur le continent. Au Gabon, où l’allaitement maternel exclusif dès la naissance n’est pas toujours systématique, cette alerte mérite une attention particulière. L’OMS recommande pourtant une alimentation sans sucres ajoutés chez les nourrissons afin de préserver leur santé à long terme. Face à ces constats, les autorités sanitaires, les consommateurs et Nestlé sont désormais interpellés : la protection de la santé des enfants africains ne saurait souffrir de standards à deux vitesses.








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