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Afrique : Les chercheurs gabonais, les moins productifs de 2016 à 2025

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En matière de production scientifique, l’Afrique du Nord et de l’Ouest affichent des disparités criantes. En effet, selon une analyse des données d’Elsevier Scopus et du classement Scimago Institutions Rankings, le Gabon ferme la marche en termes de croissance de la recherche entre 2016 et 2025, avec une augmentation modeste de seulement 117 %. Ce chiffre place les chercheurs gabonais parmi les moins productifs du continent.

Ces données démontrent un fossé persistant dans l’innovation et le développement scientifique. En effet, ce rapport, qui mesure la croissance cumulée des publications scientifiques par pays, souligne également une Afrique à deux vitesses. D’un côté, les nations à faible base initiale explosent en termes de progrès relatifs. La Somalie domine le podium avec une croissance fulgurante de 1 380 %, suivie de la République démocratique du Congo (RDC) avec 862 % et du Libéria qui se situe à 588 %. 

Les Gabonais en bas de la carte dans la recherche scientifique 

Les pays susmentionnés, souvent émergents de conflits ou de crises économiques, ont multiplié par plus de dix leur output scientifique en une décennie. L’Éthiopie qui a une croissance de 497 %, le Rwanda avec 445 % ou encore la Sierra Leone 403 % illustrent cette dynamique. On note à ce propos des investissements ciblés dans l’éducation supérieure et les partenariats internationaux portent leurs fruits. Au Ghana qui a une croissance de 387 %, par exemple, les universités comme l’Université du Ghana ont vu leur visibilité internationale grimper.

Et ce, grâce à des collaborations avec des institutions européennes et américaines. De l’autre côté du spectre, les pays à croissance la plus lente peinent à maintenir le rythme. Après le Gabon qui a une faible croissance de 117% seulement, la Gambie, la Guinée-Bissau et l’Érythrée ferment la marche. Ces pays souffrent d’un sous-financement chronique des laboratoires et d’une fuite des cerveaux. Le Congo-Brazzaville avec 138 %, la Côte d’Ivoire à 139 % et le Sénégal qui a 141 % ne font pas beaucoup mieux, malgré des ambitions affichées dans leurs plans nationaux de développement.

Mais selon les concepteurs de cette étude, ces écarts ne sont pas anodins. La production scientifique est un baromètre de la compétitivité économique et de la résilience face aux défis comme le changement climatique ou les pandémies. Il est impérieux que l’Afrique investisse massivement dans la recherche pour transformer ses ressources en innovations durables. Au Gabon, où les dépenses en R&D ne dépassent pas 0,2 % du PIB, les experts appellent à une réforme urgente : bourses pour les doctorants, infrastructures numériques et incitations fiscales pour les publications.

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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