Afrique : la pâte de «taba» dans le vagin, une pratique qui détruit la vie des femmes
En Afrique, notamment la région de l’Ouest, de nombreuses femmes s’adonnent à une pratique, l’insertion d’une pâte appelée «taba», dans leur vagin, selon BBC News Afrique. Cette pratique aphrodisiaque gagne du terrain et peut devenir une drogue qui a un des conséquences graves aussi bien sur la santé physique que dans la vie sociale et maritale de ces dernières.
Dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, des femmes, parfois des jeunes filles, utilisent le taba pour resserrer le vagin, augmenter le plaisir sexuel ou soigner divers maux. Certains vendeurs le prescrivent comme remède traditionnel. Il est d’ailleurs commercialisé de façon illégale dans ces différents pays, tels que le Sénégal ou la Gambie, ce produit est vite addictif pour ses utilisatrices.
Une pratique intime qui détruit la santé à long terme
Les études scientifiques suggèrent que l’insertion intravaginale de tabac expose la muqueuse vaginale à la nicotine et à de nombreux composés toxiques. Il s’agit de nitrosamines, arsenic, métaux lourds, susceptibles d’entraîner addiction, infections, et peut-être cancers de l’utérus. L’absorption par la muqueuse vaginale peut conduire à une exposition systémique à la nicotine, avec des risques cardiovasculaires et perturbations hormonales.
Des irritations, brûlures chimiques, infections vaginales et complications obstétricales ont aussi été signalées, soulignant l’urgence d’un encadrement médical et d’une information fiable.Au-delà du risque médical, la pratique est soutenue par des normes sociales: pression pour satisfaire le partenaire, ou dans bien des cas des prescriptions de matrones. Les femmes qui subissent des complications hésitent souvent à consulter, par peur du jugement ou par manque d’accès aux soins.
La stigmatisation empêche le signalement et renforce le recours à des remèdes non contrôlés.Pour pallier ces dérives et les prévenir, les experts de santé appellent à des campagnes d’information ciblées, à la formation des prestataires et à des programmes communautaires menés avec des associations de femmes. Il faut aussi renforcer la surveillance sanitaire, soutenir la recherche sur l’ampleur du phénomène et proposer des alternatives médicales sûres pour répondre aux besoins sexuels et reproductifs des femmes.








GMT TV
[youtube-feed feed=2]