Afrique : 26% des espèces de poissons d’eau douce menacées d’extinction

La biodiversité aquatique d’Afrique est gravement menacée. C’est ce que révèle le dernier rapport du Fonds Mondial pour la Nature (WWF), intitulé Les poissons oubliés d’Afrique… et le plan d’urgence pour les sauver. Ce document dresse un constat inquiétant : 26 % des poissons d’eau douce du continent risquent de disparaître. Sur les 3 281 espèces recensées, 712 sont déjà classées comme menacées, dont 170 en danger critique d’extinction, selon la Liste rouge de l’UICN. En plus de cela, 536 autres espèces sont mal connues, rendant leur statut difficile à évaluer.
Selon les estimations scientifiques, la moitié des espèces classées comme « Données insuffisantes » pourraient être elles aussi menacées. En prenant ce facteur en compte, le nombre d’espèces de poissons d’eau douce africaines menacées grimperait à 863, soit 26 % du total. Une proportion supérieure à la moyenne mondiale et qui reflète un enjeu majeur de conservation. Pour le WWF, cette crise de la biodiversité aquatique est le symptôme d’un modèle de développement peu soucieux des écosystèmes fluviaux.
Des habitats détruits au profit de l’agriculture et des infrastructures
Les principales menaces sont la perte d’habitat due à la construction de barrages, l’urbanisation, l’expansion agricole, l’extraction minière, la déforestation et la surexploitation. Les rivières sont souvent perçues comme des espaces exploitables, sans considération pour la faune qu’elles abritent. Pourtant, la modification des régimes d’écoulement, la pollution ou l’introduction d’espèces invasives bouleversent gravement l’équilibre de ces milieux fragiles. L’extraction de sable et de gravier, bien que peu documentée, constitue également un facteur de dégradation important.
Face à cette situation, le WWF recommande une série de mesures urgentes : restaurer les écosystèmes, améliorer la qualité de l’eau, stopper l’exploitation non durable, préserver les rivières à écoulement libre et contrôler les espèces non indigènes. Il en va non seulement de la survie des poissons d’eau douce, mais aussi de la sécurité alimentaire et économique de millions de personnes dépendantes de ces ressources.
GMT TV