Affaire Rinaldi: la justice gabonaise a-t-elle déjà passé l’éponge ?
2 ans et 6 mois après avoir annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire, la justice gabonaise peine à faire la lumière sur la disparition de « Bébé Rinaldi » arraché à l’affectation de sa famille le 12 janvier 2020 à Abbé Bidzang sis à une dizaine de kilomètres de Bitam, chef-lieu du département du Ntem. Erlyne Antonella Ndembet et Perine Ada Obiang respectivement procureure du parquet d’Oyem et Ministre de la Justice, semblent avoir définitivement tourné la page et rangé leur instinct maternel et ce, malgré le flot de preuves fournies.
Saurions-nous un jour ce qui est arrivé à bébé Rinaldi Abagha Ngoua ? C’est la question au bout de toutes les lèvres alors qu’on s’achemine vers la 3ème année sans avancées considérables dans une enquête judiciaire où les langues se sont très tôt déliées. L’enfant mulâtre aurait eu 5 ans cette année auprès de sa jeune mère encore élève Ida Maicha Mete Abagha. Laquelle a fait confiance à la Justice après les assurances données par Perine Ada Obiang. « Là je sais qu’elles feront bouger les choses », a avait confié la jeune fille mère.
Pourtant, le dynamisme affiché par le nouveau procureur du parquet d’Oyem n’aura pas mis long feu à l’instar de celui de son prédécesseur Rodrigue Mfoumou Ondo qui avait tenté de se dédouaner en déclarant dans les colonnes de notre confrère Échos du Nord « l’enfant n’a pas disparu au parquet de la République d’Oyem ». Une sortie incompréhensible quand on sait que c’est en sa qualité de magistrat et non d’individu qu’il avait été sollicité. Toujours est-il que l’enquête n’a pas évolué d’un iota malgré les pistes solides.
Entre les prétendues apparitions de l’enfant de 3 ans au niveau du Port-Môle, qui semblent n’être que de la fabulation et de la distraction, il est que Morelle Avezo’o, présumée meurtrière de deux enfants, a avoué avoir reçu le porté disparu dans sa demeure et ce, grâce à son compagnon de vie qui annonçait des ventes de l’enfant. Que faut-il pour mettre la main sur les présumés individus impliqués dans ce qui s’apparente à un trafic humain à ciel ouvert ? Seule Erlyne Antonella Ndembet Damas a la réponse.
Pour rappel, le lundi 12 janvier 2020 le jeune Rinaldi Abagha Ngoua disparaît mystérieusement au village de sa mère. Quelques mois après, les langues décident de se délier et révèlent qu’il s’agirait d’un enlèvement orchestré par l’oncle de la victime, Lewis Bekui Ebang. Ces allégations de Morelle avezo’o sont soutenues par des aveux des personnes citées. Malheureusement, le procureur de l’époque avait estimé ne pas avoir assez d’éléments pour se montrer plus diligent. Nous y reviendrons !