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Affaire Opiangah : Me Oyane Ondo dénonce une procédure «hors-la-loi» et des accusations sans victime

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Alors que l’affaire opposant Hervé Patrick Opiangah à son ex-compagne, Biloghe Lucie, continue d’alimenter la chronique judiciaire, la défense contre-attaque. L’avocate de l’homme d’affaires, Me Paulette Oyane Ondo, dénonce une enquête conduite « en violation flagrante de la loi », fondée sur une accusation que la prétendue victime elle-même réfute depuis le premier jour.

L’avocate n’a pas mâché ses mots. Face à la presse, Me Paulette Oyane Ondo a affirmé que l’affaire Opiangah est construite sur « des contre-vérités méthodiquement propagées » dans la sphère publique. Selon elle, la prétendue victime de viol et d’inceste clame depuis toujours que rien de ce qui est reproché à son père n’a eu lieu. Un élément central du dossier, trop souvent passé sous silence, souligne-t-elle : « Elle n’a jamais varié. Jamais. »

Autre incohérence majeure : l’écart temporel entre les faits allégués et la plainte. L’infraction supposée remonterait à l’âge de 13 ans. La démarche judiciaire survient lorsqu’elle en a… 34. Pour Me Oyane Ondo, une question s’impose. « Qui peut croire qu’une mère attendrait plus de vingt ans avant de dénoncer un viol sur son enfant ? », a-t-elle martelé. 

Perquisition controversée : montres, devises… mais aucun lien avec l’infraction

Si l’accusation chancelle, la procédure, elle, inquiète la défense. L’avocate conteste fermement la perquisition menée au domicile et au bureau de son client, dans le cadre d’une simple enquête préliminaire.

Selon elle, aucun mandat, aucun consentement, aucune présence du mis en cause n’ont été respectés. Pourtant, des biens d’une valeur totale dépassant un milliard de FCFA ont été saisis : montres de luxe (900 millions), numéraires en francs CFA et devises (200 millions) et documents personnels.

Quel rapport avec un dossier de viol ?

« Absolument aucun », tranche Me Oyane Ondo. Elle rappelle que la loi gabonaise encadre strictement les perquisitions en enquête préliminaire : elles ne peuvent être coercitives.« Ce qui a été fait ne relève ni du flagrant délit, ni d’une commission rogatoire. La perquisition est donc irrégulière et les saisies contestables en droit. », a-t-elle indiqué. 

Un parquet « partie prenante » ? L’impartialité questionnée

La défense pointe également le rôle du procureur. Dans cette affaire, affirme l’avocate, le parquet a immédiatement agi à charge, sans examiner les éléments à décharge, notamment la position constante de la prétendue victime.

Une posture qui, selon elle, fragilise l’équilibre indispensable à l’enquête préliminaire, d’autant plus que le secret de l’instruction ne s’applique pas encore à ce stade.

Un dossier devenu politique et médiatique

Pour Me Paulette Oyane Ondo, « l’opinion publique a été intoxiquée ». Le “tribunal populaire” a condamné avant même que la justice ne commence.

Une affaire qui interroge la justice gabonaise

Au-delà du cas personnel d’Hervé Patrick Opiangah, l’avocate pose une question de fond : peut-on laisser prospérer une procédure où la prétendue victime nie les faits, où la perquisition est contestée, et où le parquet semble engagé à charge ?

Pour elle, ce dossier doit servir d’électrochoc. « Nous ne sommes pas seulement ici pour défendre un homme. Nous sommes là pour interroger nos pratiques judiciaires. Que devient la justice si le droit est contourné ? »

Alors que l’enquête se poursuit, la défense promet d’aller “jusqu’au bout”. Un dossier explosif qui, plus que jamais, place la justice gabonaise face à ses contradictions.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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