Affaire Opiangah : Me Oyane Ondo dénonce un «emballement toxique du tribunal médiatique»
Accusations d’inceste, perquisition contestée, pièces saisies sans lien avec les faits reprochés, secret d’instruction inexistant… Lors d’une sortie particulièrement offensive, l’avocate d’Hervé Patrick Opiangah, Me Paulette Oyane Ondo, a décidé de briser le silence et d’attaquer frontalement ce qu’elle qualifie de « contre-vérités savamment distillées dans l’opinion ». Pour la défense, l’affaire portée par Mme Lucie Biloghe est entachée d’irrégularités graves qui interrogent à la fois la procédure, l’empressement des enquêteurs et l’implication même du parquet.
Dès l’ouverture de sa déclaration, Me Oyane Ondo a pointé un phénomène qu’elle estime destructeur : « Les réseaux sociaux ont déversé des torrents d’accusations infondées. Le tribunal de l’opinion publique peut détruire une réputation comme une vie », a-t-elle martelé.
Pour elle, il était devenu impératif de « rétablir la vérité face aux contre-vérités abondamment diffusées » sur son client. Car selon la défense, le dossier n’a, dès l’origine, pas respecté le cadre légal minimal.
Une perquisition menée « sans mandat » et hors du cadre légal
Au cœur de la contestation : la perquisition opérée par la police dans les domiciles et au bureau d’Hervé Patrick Opiangah, immédiatement après la plainte déposée par Mme Biloghe. « Il n’y avait pas de mandat. Une perquisition doit être guidée par un mandat indiquant précisément les objets recherchés », a rappelé l’avocate.
Surtout, elle dénonce la saisie de passeports, montres de luxe estimées à 900 millions de FCFA et fonds en liquide à hauteur de 200 millions, alors que les accusations portent sur des faits d’inceste et de viol sur mineure. « Quel lien entre des montres, de l’argent liquide et une accusation d’inceste ? Aucun. Rien dans ces saisies n’a de rapport avec l’infraction supposée. »
Une accusation fragilisée : « La prétendue victime a toujours nié »
L’un des arguments les plus lourds de la défense concerne la position de la jeune femme présentée comme victime. « Elle n’a jamais varié : elle affirme qu’elle n’a jamais été violée. Toujours, devant tout le monde », insiste Me Paulette Oyane Ondo.
La défense interroge également la temporalité : « Comment une mère attendrait 21 ans pour dénoncer un viol sur son enfant ? De 13 ans à 34 ans ? Aucune mère ne ferait cela », a-t-elle lancé devant les journalistes.
Une procédure « préliminaire » menée comme une instruction
Selon Me Oyane, la perquisition aurait dû respecter un cadre strict, car menée dans le cadre d’une enquête préliminaire — qui n’autorise aucune mesure coercitive sans consentement. « Notre client n’était pas là. Il n’a jamais été informé. Une perquisition préliminaire sans consentement est illégale », souligne-t-elle.
Elle ajoute un élément explosif : « Le procureur est devenu partie prenante alors même qu’il devait agir à charge et à décharge. Dans ce dossier, il a choisi de ne voir qu’à charge. »
Elle rappelle enfin qu’à ce stade, il n’existe aucun secret de l’instruction puisque le dossier n’est pas ouvert par un juge d’instruction.
Une défense qui prépare la contre-attaque judiciaire
La défense entend désormais démontrer, point par point, l’irrégularité de la procédure et l’absence d’éléments matériels rattachés à l’infraction invoquée. Pour Me Oyane Ondo, « le droit a été violé, la procédure dévoyée, et l’opinion manipulée ».
Alors que l’affaire continue de cristalliser tensions et polémiques, cette sortie marque un tournant : celui d’une contre-offensive juridique qui pourrait éclairer, ou fragiliser davantage, l’un des dossiers les plus sensibles de ces derniers mois.









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