Affaire Cameron : Hermann Immongault doit-il enfin tirer les conséquences de son inaction ?
La découverte du corps sans vie du jeune Cameron au fond d’une fosse septique à Nzeng-Ayong, dans le sixième arrondissement de Libreville, a provoqué une onde de choc nationale. Au-delà de l’horreur du drame, cette affaire met crûment en lumière les défaillances de l’État face à l’insécurité persistante. Pendant plusieurs jours, la famille a cherché seule, alertant l’opinion à défaut d’un soutien visible des autorités. Cette absence de réaction rapide interroge directement la responsabilité politique du ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Hermann Immongault, censé être le garant de la protection des personnes, en particulier des plus vulnérables.
L’inaction du ministère est d’autant plus difficile à justifier que des outils existent ailleurs et auraient pu être adaptés au contexte gabonais. Aucun dispositif d’alerte enlèvement n’a été déclenché, aucune communication de crise structurée n’a été mise en place, aucune mobilisation exceptionnelle des forces de police ou du renseignement territorial n’a été perceptible dans les premières heures, pourtant cruciales. À la place de l’État, ce sont les médias, les activistes, les citoyens lambda et des acteurs de la société civile qui ont relayé l’appel à l’aide, exposant une faillite manifeste de l’autorité publique dans la gestion d’une disparition d’enfant.
Une responsabilité politique impossible à éluder
Le silence du gouvernement avant la découverte du corps, est révélateur d’une culture politique qui subit les événements au lieu de les anticiper. Dans une démocratie fonctionnelle, une telle affaire aurait immédiatement suscité une prise de parole officielle, une transparence sur les moyens engagés et une clarification de la chaîne de commandement. Le ministre de l’Intérieur était-il informé dès le 18 décembre ? Quelles instructions a-t-il données ? Quels dispositifs ont réellement été activés ? Autant de questions restées sans réponse, nourrissant la colère et le sentiment d’abandon des gabonais.
La rupture est désormais consommée entre l’Etat incapable de protéger, et les citoyens qui n’attendent plus des discours compassionnels, mais des actes forts. Ils faut une refonte de la doctrine sécuritaire, le déploiement effectif d’une police de proximité, une présence dissuasive dans les quartiers et pas seulement dans des carrefours et une capacité réelle de réaction en cas de crise. Dans ce dossier, l’État a failli, et cette faillite a un visage politique, celui du ministre de l’Intérieur. Le courage et le sens de l’État commanderaient qu’Hermann Immongault tire les conséquences de cet échec, en assumant sa responsabilité jusqu’au bout. Sa démission serait un signal fort dans le combat contre le laxisme de l’administration.








GMT TV
[youtube-feed feed=2]