Affaire Cameron : cinq jours de silence avant la prise de parole du Parquet de la République
Cinq jours après la disparition puis la découverte du corps du jeune Pascal Cameron Ngueba Loko, 13 ans, le Parquet de la République a livré, lors d’un point de presse, les premiers éléments officiels de l’enquête. Une communication attendue, mais jugée tardive par une opinion publique déjà bouleversée et mobilisée.
Le drame ayant coûté la vie à Pascal Cameron Ngueba Loko continue de susciter une vive émotion nationale. Ce n’est qu’après plusieurs jours de recherches, de rumeurs et d’indignation sur les réseaux sociaux que le Parquet de la République est sorti de son silence pour exposer les faits tels qu’établis par l’enquête judiciaire.
Un corps retrouvé après cinq jours de recherches
Selon le ministère public, les événements remontent à la soirée du 17 décembre 2025, au lieu-dit derrière l’hôtel de la CAC. Le jeune Cameron, âgé de 13 ans, avait été commissionné par le CEPAP. Plusieurs heures plus tard, ne le voyant pas rentrer au domicile familial, ses parents ont alerté le voisinage. L’information s’est rapidement propagée sur la toile, déclenchant une mobilisation citoyenne avant toute communication officielle des autorités judiciaires.
Au terme de cinq jours de recherches, le corps sans vie de l’adolescent a été découvert enfoui dans une fosse septique située derrière le domicile familial, dans un état de putréfaction avancée. Les premières constatations effectuées par les enquêteurs font état d’une fracture au niveau de la nuque, sans trace de mutilation.
Saisis des faits, les officiers de police judiciaire se sont rendus sur les lieux et ont ouvert une enquête pour enlèvement et assassinat, infractions prévues et punies par les articles 279, 223.1 et 223.4 du Code pénal.
Quatre suspects interpellés, mais une parole judiciaire tardive
Les premières investigations ont conduit à l’interpellation de quatre suspects, actuellement placés en garde à vue. Le Parquet assure que les enquêtes se poursuivent et qu’aucune piste n’est négligée à ce stade, tout en exprimant sa compassion à la famille endeuillée.
Reste une question centrale, largement partagée dans l’opinion : pourquoi une réaction judiciaire aussi tardive ? Pendant plusieurs jours, l’affaire a été portée presque exclusivement par les proches, les citoyens et les réseaux sociaux, alimentant inquiétudes, spéculations et sentiment d’abandon institutionnel. Ce décalage entre l’émotion populaire et la communication judiciaire interroge la capacité des institutions à répondre promptement à des drames d’une telle gravité.
Une attente forte de vérité et de justice
Alors que le Parquet promet que « toute la lumière sera faite », l’affaire Cameron s’impose déjà comme un test majeur pour la crédibilité de la chaîne pénale. Au-delà des interpellations en cours, les Gabonais attendent désormais des actes rapides, transparents et exemplaires, à la hauteur de l’horreur du crime et de l’exigence de protection des enfants.
Dans un pays encore marqué par des affaires non élucidées, la justice n’a plus droit au silence. Elle est désormais sommée de parler vite, d’agir fermement et de convaincre.







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