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Abbé Bruno Ondo Mintsa : « il est primordial de garantir un soutien et une protection aux victimes de violations des droits humains »

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Les droits humains sont une préoccupation mondiale, y compris au Gabon, où il est crucial de mettre en lumière les problèmes liés aux violations des droits humains, en particulier les cas de violence et d’abus. Il est essentiel que la protection des droits humains soit une priorité pour tous, et il est primordial que les défenseurs des droits humains agissent de façon juste et équitable dans toutes les situations. Sous Ali Bongo, ils étaient nombreux, ce qui était bénéfique pour le pays. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir s’ils restent aussi actifs.

Il est inquiétant de constater un silence de la part de certains défenseurs majeurs des droits humains et de l’état de droit face à des cas de violences ou d’abus récents au Gabon. Il est impératif que ces défenseurs restent vigilants et condamnent de manière constante toutes les violations des droits humains en les multiples entorses sur la loi en vigueur, peu importe les auteurs présumés des actes répréhensibles. Des exemples récents incluent les enlèvements de responsables de Dynamique Unitaire, l’emprisonnement violent de syndicalistes de la SEEG ainsi que les exactions commises par les forces de sécurité. À cette liste s’ajoute certains actes pris par l’actuel exécutif susceptible de polémiques du point de vue du droit. Les silences complices d’aujourd’hui peuvent avoir des répercussions désastreuses pour notre nation émergente demain. Agir pour la défense et la protection des droits humains et de l’État de droit, ce n’est pas être opposant ou adversaire politique… 

Dans le cadre d’une amélioration positive de la gouvernance, il est primordial de garantir un soutien et une protection adéquats aux victimes de violations des droits humains, tout en veillant à ce que les auteurs de ces infractions soient traduits en justice et tenus responsables. La lutte contre l’impunité dans ces cas est essentielle pour assurer la justice et la protection de tous. Il est donc légitime que le public soit informé des résultats des enquêtes sur ces violations ainsi que des mesures prises à l’égard des responsables et des victimes.

En tant que société humaine, il nous incombe collectivement et individuellement de promouvoir et de défendre les droits humains de chaque individu, quelle que soit sa position sociale. Il est crucial que nous soyons solidaires dans notre engagement à sauvegarder les droits fondamentaux de tous et à combattre toute forme de discrimination et d’abus. Notre inaction, notre indifférence et notre passivité pourraient favoriser de futurs actes répréhensibles qui pourraient toucher nos proches, même ceux qui semblent actuellement en sécurité.

Les violations des droits humains ont souvent des répercussions importantes sur la scène internationale, notamment en termes de conséquences diplomatiques surtout pour un gouvernement de transition. Tout d’abord, ces violations peuvent entraîner des critiques sévères de la part de la communauté internationale, des organisations non gouvernementales et d’autres acteurs internationaux, ce qui peut nuire à la légitimité et à la crédibilité d’un tel gouvernement. Si nous optons pour le silence, les chancelleries le feront à notre place et nous payerons le prix de la cupidite. 

Les gouvernements étrangers pourraient même envisager d’imposer des sanctions économiques ou diplomatiques à un gouvernement de transition qui ne respecte pas les droits humains de sa population. Ces sanctions peuvent prendre la forme de restrictions commerciales, de gel des avoirs ou même d’interdictions de voyage pour les responsables de ces violations, entre autres.

Par ailleurs, il faut noter que les exactions répétées sur le non respect de la dignité humaine peuvent dangereusement fragiliser notre gouvernement. En effet, même les alliés traditionnels du moment pourraient être réticents à soutenir un gouvernement qui viole systématiquement les droits de ses citoyens. Cela pourrait affaiblir les liens politiques, économiques et militaires entre ces pays.

De plus, les violations des droits humains peuvent compromettre la participation d’un gouvernement de transition à des forums internationaux et à des organisations régionales. Les autres membres de la communauté internationale pourraient même refuser de collaborer avec un gouvernement qui bafoue les normes fondamentales en matière de droits humains, ce qui pourrait isoler davantage le gouvernement en question sur la scène internationale.

Il est donc essentiel que les militants des droits de l’homme au Gabon continuent de travailler de manière transparente, impartiale et éthique pour encourager une culture de respect des droits de l’homme et de responsabilité pour être plus utiles au Gouvernement actuel. En unissant leurs efforts et en restant déterminés à protéger les droits de l’homme pour tous, ils peuvent aider à instaurer une société plus juste, équitable et respectueuse de la dignité de chaque individu. Si les anciens leaders gabonais, habituellement chargés de protéger et défendre les droits de l’homme, se consacrent désormais à d’autres priorités, il est nécessaire de céder le flambeau à de nouveaux acteurs afin de garantir la continuité de cette noble cause.

Abbé Bruno Ondo Mintsa  

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