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2nd tour des législatives : vers la fin de l’hégémonie du PDG à Bongoville ?

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Alors que s’est ouvert ce 1er octobre 2025 la campagne pour le second tour des élections législatives, le scrutin à Bongoville, dans la province du Haut-Ogooué , devrait retenir particulièrement l’attention. En effet, dans ce fief acquis depuis des années au clan Bongo deux femmes s’affrontent, en l’occurrence la candidate du Parti Démocratique Gabonais (PDG) Juslie Micheline Bassalila ep Olende et Armelle Doumalewa ep Yembi Yembi (42%), sénatrice de la transition et candidate de l’Union des Bâtisseurs (UDB). 

Bongoville, microcosme de la fracture gabonaise. Dans cette localité deux visions s’affrontent. Celle portée par la candidate PDG qui se veut conservatrice avec pour axe de campagne l’héritage de la famille de feu Omar Bongo Ondimba qui aurait permis de donner un nouveau visage à cette localité. C’est d’ailleurs suivant cette logique que cette dernière était considérée comme une chasse gardée de l’ancien parti au pouvoir. 

Si cette position lui aurait valu quelques critiques, même au sein de son propre parti, qui tente de se refaire une virginité après la perte du pouvoir le 30 août 2023, elle bénéficie pourtant de soutien de cadres locaux proche de l’ancien parti au pouvoir à l’instar d’Anatol Kabounou, Serge Rufin Okana, Apollinaire Alassa ou encore de Malika Bongo, fille d’Ali Bongo Ondimba et membre du bureau politique du PDG à Bongoville

Armel Yembi Yembi, une alternative pour Bongoville

Face à elle, Armelle Doumalewa ep Yembi Yembi se présente comme la candidate du renouveau. Cette enseignante de philosophie, ancienne activiste devenue sénatrice de la Transition, a travaillé pour l’épanouissement des populations de Bongoville. Elle incarne un profil plus intellectuel et engagé, en phase avec les aspirations au changement.

Il faut dire que, comme pour son adversaire, elle bénéficie de soutien de poids à l’instar de Martin Boguikouma, Hugues Modeste Odjangou, Dieudonné Founga ou encore de certains membres du bureau politique du PDG ayant fait défection. 

Ces soutiens illustrent les divisions au sein même de l’ancien régime, où certains cadres ont choisi d’accompagner la transition plutôt que de la combattre. Il faut relever que le cœur du débat à Bongoville se résume à une opposition fondamentale : le discours de la reconnaissance obligée envers les Bongo, porté par le PDG, s’oppose à la liberté de choisir un avenir différent, défendue par l’UDB.

Le fait que des cadres importants de l’ancien régime aient rejoint le camp du président, y compris au sein de l’appareil d’État, suggère que la transition gabonaise est un phénomène complexe qui ne se résume pas à une simple opposition entre anciens et nouveaux acteurs politiques.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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