Gabon: après l’annonce des projets de développement local, quid du Fonds d’initiative départementale?
C’est ce lundi 12 septembre 2022 que le Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, a annoncé la décision du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba de doter dès cette année, une enveloppe de 2 milliards de FCFA à chaque province pour le financement des projets de développement local. Si cette annonce a largement été bien accueillie, elle n’a pas manqué de susciter des questionnements sur ce nouveau projet qui, à s’y méprendre, ressemble trait pour trait au projet de mise en place d’un Fonds d’initiative départementale (FID), dont l’effectivité n’a jamais dépassé le stade embryonnaire.
Véritable épine sous le pied du gouvernement, la problématique du développement des localités de l’intérieur du pays semble une fois de plus retenir l’attention. Et pour cause, lors de sa déclaration le chef du gouvernement a annoncé l’octroie « d’une enveloppe de deux milliards de francs CFA à Libreville, capitale du Gabon, et chaque capitale provinciale, à compter de cette année » avec comme objectif la mise en place de dans le cadre des projets de développement local.
Sauf que ce nouveau projet n’est pas le premier du genre annoncé en grande pompe par le chef de l’Etat. En effet, l’opinion se souvient du samedi 21 avril 2018, au moment où Ali Bongo Ondimba procédait à coup de renfort médiatique le Fonds d’initiative départementale (FID) à Franceville dans la province du Haut-Ogooué. Un événement qui devait marquer la concrétisation d’une des mesures prioritaires qu’il annonçait au cours de son discours à la Nation du 31 décembre 2017. A noter que les fonds alloués à ce vaste programme devaient servir au financement de projets structurants sélectionnés par un comité de pilotage présidé par les différents gouverneurs.
Ainsi, alors que la présidence de la République annonçait en 2018 l’approvisionnement à hauteur de 50 milliards de Fcfa d’un compte à la Caisse des dépôts et de consignations (CDC), ce projet n’aura passé le cap que des réunions préparatoires sans aucune réalisation sur le terrain. De quoi se questionner sur la volonté du gouvernement Ossouka Raponda de faire aboutir ce énième projet qui devrait profiter aux populations gabonaise.
Il faut dire que depuis sa nomination l’équipe gouvernementale, à part quelques exceptions, n’a brillé que par des résultats pour le moins médiocres. Toute chose qui aurait d’ailleurs contraint le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba à taper du poing sur la table pour rappeler à tous que l’obligation de résultat doit les habiter. Sauf qu’une grande majorité de cette équipe à volontairement ou non décidé de faire fie des instructions du président de la République.
Outre cette décision, le chef de l’Etat a instruit le Gouvernement de la République de lancer, cette année, le concours national de l’Arrondissement le plus propre. L’arrondissement le plus propre, a dit le Premier ministre, sera primé d’une enveloppe de Cinq cent millions (500.000.000) de francs CFA, pour la gestion de la salubrité dans sa localité.
« Ce concours aura lieu à Libreville, capitale du Gabon, et dans les neuf (9) capitales provinciales. Les modalités d’organisation de cette compétition seront précisées dans les prochaines semaines », a-t-elle fait savoir. Et de préciser que : « Ces ressources importantes seront gérées exclusivement par les Gouverneurs, dans le cadre des projets de développement local. Les gouverneurs présideront les conseils provinciaux, avec pour membres les Conseils locaux ».
Pierre Essono