La divulgation de documents émanant de la présidence de la République et dont les bénéficiaires ne sont autres que l’ancien Premier ministre, Jean François Ntoutoume Emane et son épouse font polémique depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux. Des commentaires d’autant plus surprenantes, car chacun y va de son commentaire, évoquant toutes formes de théories qui éclaboussent le leader politique membre de la Coalition pour la nouvelle République proche Jean Ping.
En effet, depuis plusieurs jours, des internautes ont vu circuler deux ordres de missions, l’un signé du Premier ministre, Emmanuelle Issoze Ngondet et l’autre du secrétaire général de la Présidence, Guy Rossantagalt Rignault, dont les bénéficiaires ne sont autres que Jean François Ntoutoume Emane et son épouse. La propagation de ces documents a donné lieu à de nombreux commentaires, certains allant même jusqu’à laisser penser qu’il s’agissait d’une faveur émanant du pouvoir accordée à l’ancien Premier ministre. D’autres ont même pensé à une sorte de trahison.
Toutefois, à la lumière des faits, il apparaît que cette affaire n’est qu’un feu de paille, puisque celle-ci s’inscrit dans le cadre légal. Il faut rappeler que le statut d’ancien Premier ministre est strictement encadré par la loi, plusieurs dispositions légales autorisent donc un certains nombre privilège aux anciens Chefs du gouvernement.
Du point de vue légal, le régime spécial accordé aux anciens Premiers Ministres est issu des accords de Paris qui furent adoptés par référendum et ratifiés par l’assemblée nationale en 1994. Ces dispositions ont été élargies à d’autres personnalités ayant présidés des institutions constitutionnelles, notamment les Présidents des chambres du parlement et de la Cour Constitutionnelle. En effet, dans l’Annexe VI des présents accords les anciens Premiers ministre «bénéficient d’un régime de retraite en rapport avec les services rendus par eux à la Nations», d’une «pension» et des plusieurs autres privilèges.
Par ailleurs, à l’analyse des documents susmentionnés, ceux-ci émanent de la Direction générale du Budget et des Finances publiques et par conséquent les dépenses y afférentes sont effectivement inscrites chaque année, dans la loi des finances, pour chacune des personnalités concernées.
Il apparaît donc clair que la polémique suscitée par la divulgation de ces documents, parfaitement légaux, n’avait d’autres objectifs que de nuire semble-t-il à l’image de l’ancien Premier ministre, Jean François Ntoutoum Émane, dont la proximité avec Jean Ping et la Coalition pour la nouvelle République dérange aux entournures.