SOCIETE

Un dialogue de sourds entre le Ministre du Travail et les employés du secteur pétrolier

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Dans une lettre circulaire datée du 15 septembre 2016, le Ministre du Travail et de l’Emploi, Simon NTOUTOUME ÉMANE s’adresse aux Chefs d’entreprises du secteur pétrolier et des sociétés connexes.
En effet, les travailleurs du secteur pétrolier regroupés au sein de l’Organisation Nationale des Employés du Pétrole (Onep) avaient émis de se réunir en Assemblée générale en vue d’examiner un arrêt consensuel du travail.
De ce fait, Simon NTOUTOUME ÉMANE est revenu sur la nécessité d’expliquer aux délégués syndicaux et aux différents délégués du personnel que l’article 206 de la loi 3/94 du 21 novembre 1994 portant Code du Travail dispose  » le travailleur a le droit de se retirer et signaler immédiatement à son supérieur hiérarchique direct toute situation dont il a un motif raisonnable de penser qu’elle présente un péril imminent ou grave pour sa vie ou sa santé. » Ainsi, le Ministre rappelle que les dispositions de l’article 206 précitées ne sont applicables qu’en matière de sécurité et de santé au travail. De plus, la sécurité des travailleurs étant une nécessité absolue il met donc en garde les chefs d’entreprises en leur rappelant « qu’il incombe à chaque employeur de mettre en place au sein de son entreprise, les conditions idoines permettant de préserver les travailleurs des risques professionnels. », plus loin, il poursuit « ttendu que tout manquement à ces obligations d’hygiène et de sécurité expose l’employeur à des pénalités pouvant aller jusqu’à la privation de liberté.« 
Suite à cette déclaration du Ministre, la réponse ne s’est pas faite attendre. Joint par téléphone, le Président de l’Onep BAGAFOU Paul Aimé n’a pas pu donner son avis sur la question, étant un peu en retrait sur la situation mais nous confie à son collaborateur. Pour MAYABI Binet, Secrétaire général adjoint du syndicat ,  » l’Onep ne se sent pas concerné par cette circulaire, elle n’est que la retranscription des propos d’Egandji sur Gabon 24 « .
Une succession d’événements qui ne parviendront pas à régler le problème de fond estime un employé de Shell Gabon qui a tenu à garder l’anonymat. Il explique qu’ “il ne s’agit pas ici de politique mais l’État devrait initier un dialogue social pour comprendre ce que vivent les travailleurs. Dans un climat sociopolitique frappé par les multiples arrestations, les pillages et même les meurtres comment travailler dans la sérénité ?” S’est-Il insurgé.Lorsqu’on laisse nos familles chez nous, seules et que nous n’avons pas l’esprit tranquille alors que les expatriés sont pratiquement tous à l’abris dans leurs pays comment augmenter la productivité ? Quand nous rentrons le soir et que nous apprenons que notre voisin disparu a finalement été retrouvé mort, jusqu’à quand les autorités vont-ils éviter cette situation ?
Les employés du secteur pétrolier ne font pas référence à la sécurité au travail mais à la sécurité dans le pays qui est un fait avéré. Plusieurs activités du secteur pétrolier sont à la base risquées c’est d’ailleurs la raison pour laquelle Shell a ouvert une cellule psychologique pour permettre aux travailleurs d’évacuer leur peur de la mort face à un spécialiste.
Ces cellules de prévention devraient servir d’exemple et être mise en place partout pour pallier ce genre de problème. Le gouvernement devrait prendre le temps de comprendre les inquiétudes des employés du secteur pétrolier qui sont réelles au lieu d’opter pour l’intimidation qui ne suscite rien de constructif que l’on soit dans l’un ou l’autre camp.
Le débat est ouvert.
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Lauris Pemba

Titulaire d'un Master en droit Public, je suis passionnée par le journalisme depuis des années. J'anime l'actualité au quotidien sur GMT depuis son lancement en juillet 2016.

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