Théorie de l’Entrisme politique

Dans ma première Tribune libre du 15 octobre 2019, intitulée : « Le Gabon crise socio-politique, causes antérieures et enjeux à la lumière de 2016 », beaucoup m’avaient reproché le fait que j’étais dans l’exagération, alors que je tirais la sornette d’alarme sur des comportements qui mettaient en danger notre vivre ensemble au sein de notre pays le Gabon.
Aujourd’hui, nous constatons au grand jour ce que l’on soupçonnait depuis un moment, venant au vif du sujet, qu’est « La Théorie de l’Entrisme politique », celle-ci connue par la classe politique gabonaise par l’adage très usité, je cite : « Le ver qui fait pourrir le fruit de l’intérieur », ou encore la phrase d’un célèbre opposant d’hier rentrant au sein de la majorité présidentielle, qui disait : « Il faut être à côté de son adversaire pour mieux l’avoir », contrairement à son contemporain qui lui arguait le contraire en disant « Qu’il faut avoir son adversaire à ses côtés pour mieux le contrôler », tout ceci pour parler de l’entrisme dans le maitre à penser n’est autre qu’un des prodiges de la politique gabonaise j’ai cité Feu André MBA OBAME alias AMO, qui de son vivant en sortant du Mouvement de Redressement National dit MORENA pour intégrer les rangs du parti unique et à lui de dire pendant la présidentielle de 2009, je paraphrase qu’il était à l’intérieur du régime pour le changer d’où l’expression sous forme d’interrogation et de réflexion que l’on l’attribuait à tort ou à travers de : « Comment détruire le Régime Bongo de l’intérieur ? ».
Comment détruire le régime Bongo de l’intérieur ?
Là, est l’un des fondements de l’entrisme politique, peut-on dire que les « imberbes », appellation donné au groupuscule des jeunes émergents, ont voulu détruire le régime Bongo de l’intérieure ?
La question que l’on se pose est : Pour qu’elle objectif ? Réponse à laquelle eux-mêmes, peuvent répondre, mais nous chercherons à comprendre, le comment sommes-nous arrivé là ? Et par la suite, que faut-il faire pour en sortir ?
Comment sommes-nous arrivé là ?
Pour que l’entrisme puisse aboutir, en dépit de tout ce qui a été énuméré dans la Tribune précédente citée ci-dessus, il faut que des éléments puissent être réunis, ces éléments qualifiés de déclencheurs, donc « Eléments déclencheurs », sont énumérés comme suit :
- Le pouvoir personnalisé ;
- La cupidité des élites ;
- L’antipatriotisme.
- Le pouvoir personnalisé
Le pouvoir personnalisé est le fait que les institutions sont pensées et instituées pour un seul individu qui en est l’alpha et l’oméga, au point que celui-ci devient indispensable à l’existence de celles-ci, cela est le cas au sein de toutes les institutions de la République, entrainant un système d’Homme fort et d’institutions faibles.
- La cupidité des élites
Système de corruption généralisée au détriment de l’intérêt général, où les individus avides bradent leurs responsabilités envers la nation toute entière pour se satisfaire personnellement, ce système affaiblit le service public qui est un maillon essentiel d’une République.
- L’antipatriotisme
Comportement qui révèle de l’incivisme de certains citoyens et aussi de la faiblesse de la Justice dite au nom des intérêts de la Nation ou du peuple, puis des failles de l’appareil sécuritaire causées par certains responsables, jusqu’au bas de la chaine de commandement.
En gros, voilà où nous ont sommes et c’est ce qui a permis à cette théorie de l’entrisme politique de prospérer jusqu’à aujourd’hui, la question judicieuse qui se pose est de savoir, si la réponse à cette situation d’ampleur que notre pays traverse est adéquate ? Après cette réponse, laissera-t-elle place à un nouveau drame ? De plus avec les rumeurs d’infants et puînés qui ont des velléités de facultés et de capacités légales en droit et en mandat, sous la pression des souveraines en décisions.
En outre, que faut-il faire pour en sortir ?
Comme évoqué dans ma Tribune libre précédente le passage par un dialogue qui aboutira sur une réforme totale et profonde de notre pays pour cela, il ne faut pas céder à la tentation du passage en force ou de la force, car cela peut se retourner contre ces instigateurs, car on ne contrôle pas l’usage de la force et elle est enivrante tant pour ces détenteurs que pour ces destinataires, elle n’augure rien, si ce n’est que des incertitudes des lendemains. Cette approche interpelle les protagonistes de 2016, ceux qui polarisent les clivages des majorités, et des oppositions, tout en excluant les radicalisations qui ne font pas avancer le débat politique dans la construction d’une démocratie, pour cela les différents intéressés doivent dépasser leurs peurs, leurs intérêts personnels, afin de transcender pour l’intérêt général. D’aucun penserons que c’est rêver de croire à cela, comme d’autre croit que exiger la vacance du pouvoir est aussi un rêve, mais la politique c’est croire aux idées et l’idée est abstraite, imagée, donc un rêve dans nos pensées, jusqu’à ce qu’elle soit matérialisé, ainsi pour dire qu’un Homme en politique qui ne rêve pas est un mort politique, car mourir en politique c’est renoncer ou travestir ces idées pour adopter d’autres sans conviction.
Il est temps de mettre fin à cette crise politique qui affecte notre économie depuis 2016 et plonge notre tissu social dans la psychose et le délitement entrainant plus de précarités incidence d’inégalités sociales. Ainsi pour conclure faisant un peu d’histoire, le Président Léon MBA fut confronté pendant l’exercice de ces mandats aux destinées du Gabon au débat entre le parlementarisme et le présidentialisme, en imposant le présidentialisme qui a causé le coup d’Etat de 1964, après le débat du multipartisme et du monopartisme à surgit, son successeur Albert Bernard BONGO, qui à imposer le monopartisme qui a débouché sur les évènements de la Gare routière qui ont conduits à la conférence nationale pour instaurer la démocratie, les libertés, en gros l’état de droit, le Président Omar BONGO a considéré les résolutions issues de celle-ci, comme des avis, qui ont conduit aux années de braises (1990 à 1994), par la suite c’est posé le débat de « la démocratie c’est bien, mais l’alternance c’est mieux », cause de toutes les crises post-électorales, jusqu’en 2016, enfin de nos jours se pose le débat de l’alternance et du vivre ensemble, face à cela allons-nous commettre les erreurs du passé ? A chacun de se faire son analyse et de donner une réponse à cette interpellation à la critique constructive.
Franck Bernard MATOUNDOU
Etudiant en Droit/Science Politique à l’Université Omar Bongo.