Référendum 2024 : le Mouvement des Catholiques Républicains appelle à voter NON
À l’approche du référendum constitutionnel du 16 novembre 2024, le Mouvement des Catholiques Républicains (MCR) a exprimé sa ferme opposition au projet de Constitution. Selon le mouvement, plusieurs dispositions du texte sont contraires aux principes fondamentaux défendus par la Doctrine Sociale de l’Église (DSE) et mettent en péril la séparation des pouvoirs ainsi que l’autonomie des institutions.
Parmi les points litigieux, le MCR s’oppose à l’intangibilité de certaines dispositions prévue à l’article 169, qu’il considère comme une entrave à la flexibilité nécessaire pour adapter la Constitution aux évolutions futures. La loi d’amnistie pour les acteurs du coup d’État du 30 août 2023, inscrite à l’article 170, est également critiquée pour son incompatibilité avec le principe de justice et de responsabilité. Le mouvement dénonce aussi la nomination des juges constitutionnels par les pouvoirs exécutif et législatif (article 123) ainsi que la présidence du Conseil supérieur de la Magistrature par l’exécutif (article 128), des dispositions jugées comme un affaiblissement grave de l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Une incompatibilité avec la Doctrine Sociale de l’Église
Le MCR considère que ces mesures sont contraires aux principes de la DSE, notamment en ce qui concerne l’inclusion, la justice et la responsabilité. Selon le mouvement, la centralisation excessive des pouvoirs proposée dans le projet de Constitution va à l’encontre du bien commun et du principe de subsidiarité promus par l’Église. Pour garantir une justice équitable et une gouvernance transparente, il est impératif de préserver l’indépendance du pouvoir judiciaire, ce qui ne semble pas assuré avec ce texte.
Dans un appel adressé aux fidèles et aux citoyens, le MCR a exhorté les Gabonais à voter NON lors du référendum. Selon le mouvement, rejeter ce texte est un acte de responsabilité pour refuser une vision centralisée et autoritaire du pouvoir. Voter contre ce projet de Constitution est l’occasion de repenser l’organisation institutionnelle du Gabon, afin de bâtir une démocratie solide et respectueuse des libertés fondamentales. Le MCR conclut en rappelant son engagement à promouvoir des institutions justes et équitables, en phase avec les valeurs d’inclusion et de responsabilité.