Sur la base des articles 329 à 336 du Code de procédure civile, Messieurs Moukagni-Iwangou et Luc Bengone Nsi avaient sollicité, dès l’ouverture du procès, le 1er août 2016, la récusation (la récusation désigne le droit accordé à une partie de refuser d’être jugée par un des membres de la juridiction qui est saisie de la cause) de la présidente de la Cour d’appel de Libreville. Le délibéré avait été fixé au 3, puis prorogé au 8 du mois courant. A cette date, Monsieur Léon Paul Ngoulakia a aussi décidé d’emboîter le pas.
Ce mardi 9, la présidente de la Cour annonçait, que suite au dépôt des écritures par Me Lubin Ntountoume au greffe de la Cour d’appel, Monsieur Léon Paul demandait lui aussi sollicitait la récusation de cette dernière.
Le délibéré a été fixé à 13h. Pendant l’audience de lecture portant sur la demande de récusation, la présidente de “ la chambre des récusation “ assisté de deux assesseurs ont fait lecture tour à tour des trois décisions à rendre.
S’en est suivi, alors une sortie fracassante du procureur général près la Cour d’appel de Libreville Stanislas Koumba au cours de laquelle il précise : “ La cour d’appel de Libreville est constituée d’un Premier président, de vices présidents et de présidents de chambres, il est inadmissible que de simple conseillers viennent ici lire des décisions “ avant de se lever et de quitter la salle d’audience.
Une ambiance électrique s’empare de la salle, des murmures et des questionnements se marmonnent. Lorsque le calme revient, la lecture des décisions s’est poursuivie.
Toutes les trois demandes de récusations ont été rejetées. L’audience a été levée. Des rejets qui n’ont pas laissé indifférents les justiciables et les requérants présents dans la salle.
Des échanges aux allures d’échauffourées éclatent dans la salle des pas perdus. Des agents de force de l’ordre ont envahi le Palais de justice.
Pour Luc Bengone Nsi, cette présence de gendarmes est une mascarade. Il affirme à cette effet : “ nous ne sommes pas dans un tribunal militaire « .
Pour Moukagni-Iwangou : “ nous venons d’assister à une véritable parodie à la faveur de laquelle le juge face à des contradictions estime qu’il reste apte à pouvoir connaître même avec la partialité établie d’un jugement d’une affaire dans laquelle elle s’est déjà notoirement prononcée sur la place publique sur l’objet de la saisine de la juridiction » , “ nous naviguons en pleine négation du droit”. Conclut-il.
La Cour d’appel enrôlera à nouveau, en audience de mise en état présidée par Paulette Ayo-Mba, les affaires Moukagni-Iwangou contre Ali Bongo Ondimba et Luc Bengone Nsi contre Ali Bongo Ondimba ce mercredi 10 août et le dossier Ngoulakia Léon Paul contre Ali Bongo Ondimba a quant lui été renvoyé au jeudi 11 août pour plaidoirie.