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Projet de Constitution : flou sur la question de l’emploi et ses conséquences pour l’insertion professionnelle des jeunes

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Le flou entourant la question du droit au travail dans la révision constitutionnelle gabonaise crée une véritable zone d’ombre et d’incertitude quant à la responsabilité de l’État dans la lutte contre le chômage, en particulier pour les jeunes. En l’absence d’une garantie explicite du droit au travail, l’État se prive d’un levier essentiel pour répondre aux défis majeurs de l’emploi, notamment ceux affectant les jeunes générations. Plutôt que de s’engager à fournir des solutions concrètes pour l’insertion professionnelle des jeunes, le texte constitutionnel laisse entrevoir une vision minimaliste du rôle de l’État, centrée sur l’aménagement d’un cadre économique favorable à la création d’emplois privés.

Cette absence de garantie claire dans l’article 23 du projet de constitution peut également se traduire par une vulnérabilité accrue des jeunes sur le marché du travail. Dans un pays où les jeunes représentent une part significative de la population, ne pas garantir un accès formel à l’emploi revient à laisser cette frange de la population à la merci des fluctuations du marché, sans véritable politique d’insertion. L’État pourrait ainsi éviter toute responsabilité directe en cas de hausse du chômage chez les jeunes, prétextant que la création d’emplois relève de l’initiative privée ou du développement économique global, sans reconnaître l’urgence de mettre en place des politiques publiques de soutien ciblé.

Vers un renforcement du chômage structurel 

Cette approche pourrait également renforcer un chômage structurel chez les jeunes. En effet, les jeunes, souvent moins expérimentés et moins qualifiés, se retrouvent confrontés à un marché du travail exigeant des compétences spécifiques et une expérience préalable. Sans un soutien direct de l’État, par le biais de programmes de formation professionnelle, de stages ou d’aides à la création d’entreprises, les jeunes risquent de se retrouver exclus de manière durable du marché du travail. L’absence d’une garantie formelle du droit au travail ne fait qu’accentuer cette exclusion, en laissant les jeunes dans l’incertitude sur leur avenir professionnel.

Le choix de ne pas garantir explicitement le droit au travail peut aussi signifier que l’État refuse d’assumer pleinement sa responsabilité sociale, en particulier vis-à-vis des groupes les plus fragiles. Dans un contexte où le chômage des jeunes est un enjeu crucial pour l’avenir du pays, cette absence de garantie peut être perçue comme une forme de négligence envers la jeunesse, qui est pourtant l’une des clés du développement économique durable. Si l’État ne prend pas de mesures fortes pour soutenir l’emploi des jeunes, notamment à travers des réformes du système éducatif ou des incitations à l’embauche, il risque de sacrifier une génération entière au nom d’une politique économique axée uniquement sur la croissance à court terme.

L’absence d’une garantie explicite du droit au travail dans cet article 23 dans le projet de constitution, laisse donc un flou juridique et politique qui pourrait avoir des conséquences dramatiques pour l’avenir professionnel des jeunes. En se refusant à garantir ce droit, l’État se décharge de sa responsabilité et crée un environnement où les jeunes, les moins qualifiés et les plus vulnérables risquent d’être laissés pour compte, exposés à un marché du travail de plus en plus inégalitaire et difficile d’accès.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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