L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) aurait dépêché sur Libreville lors de la présidentielle du 27 août 2016, une mission d’observation. 6 mois après la proclamation des résultats de ladite élection, le silence de l’OIF n’a pas laissé Tournons la Page, coalition internationale engagée dans le monde francophone pour le respect de l’Etat de droit et les droits humains insensible. A l’initiative de Laurent Duarte et Marc Ona Essangui, sa secrétaire générale a été saisie dans une lettre que nous publions ci-dessous in-extenso.
Mission d’information et de contacts de l’OIF au Gabon lors de l’élection présidentielle du 27 août 2016
Dans le cadre de la préparation de l’élection présidentielle du 27 août 2016 au Gabon, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) a dépêché, selon un communiqué en date du 22 août 2016, une mission d’information et de contacts. La demande de mission serait venue directement des autorités et des acteurs politiques gabonais. Elle aurait été conduite par S.E.M. Ahmedou OULD ABDALLAH, ancien ministre des Affaires étrangères de la République islamique de Mauritanie, et composée d’un parlementaire et de personnalités et experts provenant de plusieurs Etats membres.
L’OIF indique sur son site internet qu’un « rapport sera produit à l’intention de la Secrétaire générale, assorti de recommandations concrètes devant contribuer à l’organisation d’une élection présidentielle libre, fiable, transparente et inclusive ». Or, à ce jour, aucun rapport n’a été rendu public par votre organisation, contrairement aux missions de 2005 et de 2009 au Gabon.
L’absence de document arrêtant la position de l’OIF sur le scrutin observé ne vous a pas empêché Madame la Secrétaire générale, ainsi que des membres de la mission, de prendre position sur la politique gabonaise depuis septembre 2016. Le sénateur français Christophe FRASSA, observateur lors de cette élection, a par exemple publié sur son compte Twitter une photo de la rencontre entre les membres de la mission d’observation électorale de l’OIF et le ministre de l’intérieur gabonais. Il a indiqué également avoir supervisé le vote du centre Lalala 1 où 8075 électeurs étaient inscrits. C’est ce même sénateur qui a affirmé, toujours sur Twitter, à propos du vote ACP-UE sur le Gabon, que « le bon sens (l’avait) emporté ». Compte tenu de l’impunité dont bénéficient les responsables de la répression post-électorale, la position de ce responsable politique sonne comme une provocation pour les victimes et leurs familles. Le 6 février 2017, vous avez vous-même félicité le Gabon via votre compte Twitter, pour la réussite de la Coupe d’Afrique des Nations alors même que celle-ci a été notamment marquée par l’arrestation arbitraire des opposants Marceau Malekou, Melvin Gondjout, Alex Haore et Barry Ndimal lors d’une manifestation pacifique.
L’ensemble de ces prises de position soulève en tout cas un certain nombre de questions auxquelles nous souhaiterions que vous répondiez :
1) Pourquoi l’OIF, cinq mois après le scrutin, n’a-t-elle toujours pas publié son rapport d’observation ? Quand ce rapport sera-t-il rendu public ?
2) Un sénateur et observateur de l’élection, M. Christophe FRASSA en l’occurrence, peut-il prendre position sur le scrutin au Gabon alors même qu’aucune position sur le sujet n’a été arrêtée par l’OIF ?
3) Compte tenu du rapport très critique de la mission d’observation de l’Union Européenne, n’est-ce pas le rôle de l’OIF que d’apporter de nouveaux éléments afin permettre un jugement objectif quant à la validité du scrutin ?
4) Enfin quelle position adopte l’OIF concernant les violations des droits humains commises à la suite des élections et qui se perpétuent aujourd’hui avec l’arrestation d’opposants et l’emprisonnement de leaders d’opinion de premier plan, à commencer par Bertrand Zibi ?
Madame la Secrétaire Générale, en tant que coalition internationale engagée dans le monde francophone, nous espérons voir votre organisation prendre fermement position sur la démocratie, l’Etat de droit et les droits humains comme le stipule l’objectif premier de la Charte de la Francophonie. Nous aimerions croire à une organisation de la Francophonie qui soit enfin au service du développement plutôt qu’un organe éloigné des réalités quotidiennes des francophones, et en premier lieu des Africains qui, par millions, réclament qu’une page politique se tourne.
Veuillez agréer, Madame la Secrétaire Générale, l’expression de notre profond respect.
Marc Ona Essangui, Coordinateur de Tournons la page au Gabon
Laurent Duarte, Coordinateur et porte-parole de Tournons la Page
La Francophonie,comme cette dame qui lui sert de Secrétaire générale, sont au service de l’ordre sortie de la conférence de Berlin ainsi que du gaullisme.
Elle n’aura pour seule réponse qu’un texte vapeureux plein de phrases vides.
La francophonie n’est- elle pas aussi un machin organisé pour la condamnation de la démocratie en Afrique? Je suis seulement de passage.